Colloque – Les territoires du patrimoine culturel immatériel les 5 & 6 octobre à Vitré

Dans le cadre du 21e festival de l’imaginaire organisé par la Maison des cultures du Monde, le Centre français du patrimoine culturel immatériel-Maison des Cultures du Monde organise un colloque international sur le thème « Les territoires du patrimoine culturel immatériel » les 5 et 6 octobre prochains à Vitré.

Dans un article incisif publié en 2011, Valdimar Hafstein a problématisé la question patrimoniale à partir du couple territoire-communauté. Plus précisément, en point d’orgue d’une analyse par laquelle il avance que l’émergence du droit d’auteur et de la propriété intellectuelle a eu pour effet de désigner en creux les cultures populaires comme ce qui reste et comme relevant en conséquence du domaine public, il opère une distinction dans les politiques patrimoniales : alors que le mobile politique du patrimoine est, historiquement, le territoire, celui du patrimoine immatériel serait la communauté. L’avènement de cette dernière catégorie marquerait la volonté étatique de gérer la « culture résiduelle », laquelle serait représentée par des sujets collectifs singularisés, les communautés. Ainsi le PCI procéderait de la gestion des différences (culturelles) et de l’assujettissement des populations. Cette thèse est rejointe par les analyses d’anthropologues qui, études de cas à l’appui, montrent qu’en dépit des fameuses injonctions à la participation et à l’expertise des « communautés » contenues dans la Convention de 2003, le patrimoine immatériel concourt à la nationalisation de la culture populaire. Comme le remarque ironiquement Dorothy Noyes, si démocratisation il y a, elle est conduite de façon bien étatique…

S’il est clair que le couple territoire-communauté est travaillé sous l’égide de l’État, on est tenté d’avancer que la distinction proposée par Hafstein est un peu vaine. Que l’on envisage le patrimoine, tout le patrimoine, comme un instrument de gouvernementalité, au sens de Foucault, il est alors difficile de dissocier les populations à administrer des territoires qu’elles habitent – quand bien même le territoire ne serait pas la visée essentielle de l’État gouvernemental. Que l’on fasse l’hypothèse que, malgré tout, les communautés disposent d’une marge de manœuvre et que le patrimoine immatériel est un instrument de changement voire un outil d’émancipation, il est alors nécessaire de saisir dans quelles formes de territorialité ces processus sont susceptibles de s’accomplir. Enfin, que l’on considère le patrimoine ou la culture comme une ressource ou comme une marque, on voit bien qu’il s’insère dans une conception de la territorialité pensée en termes de trajectoire, de compétition et de compétitivité, et pour laquelle joue à plein la promotion des localités et des singularités. Bref, autant les populations n’ont jamais été absentes des visées des politiques du patrimoine – la nation est une entité autant symbolique que géographique, et désigne une communauté singulière –, autant le territoire, qu’il soit considéré comme une surface délimitée par une frontière ou comme « une liste d’entités dont on dépend » (Latour), pratiquée par une diversité d’êtres, qu’il soit donc cartographié et inventorié ou bien vécu, habité et éprouvé, reste un cadre pertinent pour comprendre l’essor de l’intérêt pour « l’immatérialité culturelle ».

En se saisissant de cette manière de la question du territoire, et sans poser a priori sa définition, ce colloque se propose d’engager une sorte de bilan politique du patrimoine immatériel. Pour le dire sans doute de manière un peu brute, qu’il conviendra de nuancer ou d’accentuer, qu’en est-il aujourd’hui, alors qu’elle est entre les mains des États depuis une quinzaine d’années et qu’elle connaît un certain succès public, de cette catégorie, dont on a espéré qu’elle soit un moyen de reconnaissance de formes culturelle minorisées ou délégitimées, dont il est très vite apparu qu’elle était en même temps un commode et peu coûteux instrument de contrôle des populations, et dont sa saisie néolibérale, tout aussi concomitante, en tant qu’agent de marketing territorial, est aujourd’hui une évidence ?

Cette interrogation pourra être déployée sous plusieurs angles :

  • celui des territoires administrés, des niveaux d’intervention et des dispositifs participatifs mis en place
  •  celui de la circulation et du partage des cultures – et des items patrimoniaux – entre territoires délimités
  • celui du rôle des patrimoines immatériels dans les processus de territorialisation – déterritorialisation – reterritorialisation, de composition des territoires – relativement aux épreuves d’ajout et de retrait de la liste des entités dont on dépend (Latour)
  • celui de la contribution des patrimoines immatériels aux politiques dites de développement (défini comme territorial, durable, etc.), voire de transition (désignée comme sociale, écologique, etc.) ou, visée plus radicale voire opposée, à l’invention d’une autre manière de faire monde ou d’un autre monde.

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Programme

Jeudi 5 octobre

14h Accueil

14h30 Ouverture et conférences introductives

Introduction :

  • Séverine Cachat , directrice de la Maison des Cultures du Monde, Centre français du patrimoine culturel immatériel

Rebattre les cartes : espaces réticulaires et topologiques du PCI :

  • Isabelle Chave , conservateur en chef du patrimoine, adjointe au directeur du département du Pilotage de la recherche et de la Politique scientifique, direction générale des Patrimoines, ministère de la Culture

Rien ne va plus (les jeux sont faits) ! Institution, territoire, PCI :

  • Jean-Louis Tornatore , anthropologue, professeur, Centre Georges Chevrier (université de Bourgogne)

15h30 – 18h30 Modération : Isabelle Chave

Espaces culturels, territoires et la Convention :

  • Rieks Smeets , linguiste, consultant, chef de la section du Patrimoine culturel immatériel à l’Unesco et secrétaire de la Convention pour la sauvegarde du PCI de 2003 à 2008

Territoire et communauté, notions complémentaires ou confrontées : interprétations multiples dans le cadre de la mise en oeuvre de la Convention pour la sauvegarde du PCI :

  • Panayiota Andrianopoulou , archéologue, ethnologue, expert pour le patrimoine culturel immatériel, ministère hellénique de la Culture

Pause

Intangible Cultural Heritage and Museums Project – au delà des frontières :

  • Kia Tsakiridis , chef de projet, Tapis plein (Bruges)

Motu Haka : la renaissance de la culture marquisienne (titre provisoire) :

  • Pascal Erhel Hatuuku , directeur de l’ONG Motu Haka, Fédération culturelle et environnementale des îles Marquises en Polynésie française

 

Vendredi 6 octobre

8h30 Accueil

9h – 12h45 Modération : Jean-Louis Tornatore

Le territoire comme aporie. Ébauche de géographie libertaire sur la patrimonialisation :

  • Rémi Bénos , géographe, maître de conférences, Institut national universitaire Champollion

Sattacher et se souvenir ici pour fabriquer des territoires et des communautés ailleurs :

  • Véronique Dassié , chargée de recherche à l’Idemec, CNRS, Université Aix-Marseille

Le patrimoine culturel immatériel à La Réunion : enjeux d’une nouvelle appropriation en territoire pluriversel :

  • Eric Alendroit , chargé de mission, chercheur au Service régional de l’inventaire, Région Réunion

Pause

L’économie de la reconnaissance, ou la difficile (re-)politisation de l’immatérialité culturelle en Bourgogne : réflexions sur le cheminement de la Maison du Patrimoine Oral de Bourgogne :

  • Caroline Darroux , anthropologue, coordinatrice scientifique de la Maison du Patrimoine oral de Bourgogne, chercheure associée au Centre Georges Chevrier (université de Bourgogne)

Ajustements administratifs, dilemme des ethnologues et dynamiques associatives : premières réflexions sur « les prises » françaises du patrimoine culturel immatériel

  • Jacopo Storari , doctorant en anthropologie, Centre Georges Chevrier (université de Bourgogne)

14h – 17h Modération : Charles Quimbert , directeur de Bretagne Culture Diversité

Une musique transnationale en Asie centrale : péripéties ethno-politiques de la labellisation PCI :

  • Ariane Zevaco , ethnomusicologue, chargée de programmation à la Maison des Cultures du Monde

Lindividu moderne contre la tarentelle et son monde (titre provisoire) :

  • Alessi dell’Umbria , réalisateur, essayiste

Pause

PCI et territoire : les enjeux de la fixation historique et géographique dun phénomène socioculturel :

  • Nicolas Canova , géographe, maître assistant à l’École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille, chercheur au LACTH

La rumba, un trait d’union pour les populations de l’espace eurorégional Pyrénées-Méditerranée :

  • Hervé Parent , directeur de l’association KaRu prod

Conclusions

Renseignements pratiques

Entrée libre sur inscription: info@maisondesculturesdumonde.org

Lieux et contacts

Centre culturel Jacques Duhamel – auditorium Mozart – entrée par le 6 rue de Verdun

Tél. : +33 (0)2 23 55 55 80

Centre français du patrimoine culturel immatériel – Maison des Cultures du Monde – Prieuré des Bénédictins – entrée par le cloître, 2 rue des Bénédictins ou Square des Bénédictins

Tél. : +33 (0)2 99 75 82 90

Comité scientifique et d’organisation :

Nolwenn Blanchard

Séverine Cachat

Isabelle Chave

Jacopo Storari

Jean-Louis Tornatore

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Les journées européennes du Patrimoine les 16 & 17 septembre

Pour les journées européennes du patrimoine les 16 & 17 septembre, Bretagne Culture Diversité vous propose :

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– La Bretagne en relief : une exposition virtuelle de Bretagne Culture Diversité et du Musée départemental breton

En 2000, le Musée départemental breton de Quimper proposait au public une exposition baptisée « La Bretagne en Relief ». Il s’agissait de présenter un ensemble de photographies dites stéréoscopiques, issues des premiers voyages photographiques en Bretagne réalisés dès 1848.

Bretagne Culture Diversité et le Musée départemental breton vous proposent une version numérique de l’exposition « La Bretagne en Relief » au travers de laquelle vous pourrez découvrir l’ensemble du catalogue de l’exposition réalisée en 2000.

Publiée sur Bécédia, un site de ressources inédites sur la Bretagne et ses habitant.e.s, la version virtuelle de l’exposition permet de se plonger au cœur de cette Bretagne des années 1850, révélant des aspects disparus et oubliés des villes et des campagnes bretonnes.

La Bretagne a fait l’objet d’expéditions photographiques au cours desquelles de très nombreux clichés ont été réalisés et sont parvenus jusqu’à nous.

Ce sont environ 150 photographies qui sont présentées, la plupart étant stéréoscopiques (procédé à l’époque très à la mode visant à obtenir un effet de relief) qui sont enrichies de notices explicatives.

A voir sur le http://bcd.bzh/becedia/fr/la-bretagne-en-relief

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Photo d’Eric Legret

– Le Concours Sell’Ta, à la recherche du patrimoine culturel immatériel en Pays Centre-Ouest Bretagne est relancé ! Du samedi 16 septembre 2017 au samedi 21 avril 2018

Le règlement du concours est à consulter sur le site dédié au PCI : http://bcd.bzh/pci/fr/cg-concours-sellta-recherche-patrimoine-immateriel-centre-ouest-bretagne/

Pour la seconde année Bretagne Culture Diversité et le Pays du Centre-Ouest Bretagne propose aux jeunes de 6 à 20 ans du territoire de participer à un concours autour du patrimoine culturel immatériel.

Gratuit et ouvert aux jeunes de 6 à 20 ans habitant en Centre Ouest Bretagne, ce concours invite les participant.e.s, selon leur âge, seul.e, en groupe ou en classe, à représenter ce qui fait partie de leur « patrimoine immatériel ». Pour cela, différents supports leur sont proposés : le dessin, la photo, le film ou encore l’enregistrement sonore…

Les catégories :

  • de 6 à 11 ans (dessin, photo, vidéo, son)
  • de 12 à 15 ans (dessin, photo, vidéo, son)
  • de 16 à 20 ans (dessin, photo, vidéo, son)

Le concours se déroule du samedi 16 septembre 2017 au samedi 21 avril 2018.

[En savoir plus]

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– Le musée de Bretagne vous propose le service Des collections en partage : 150 000 images à découvrir sur le site musee-bretagne.fr

À l’occasion des Journées européennes du patrimoine des 16 et 17 septembre, le musée de Bretagne, aux Champs Libres à Rennes, met en ligne une partie importante de ses collections. Environ 150 000 objets et documents numérisés sont concernés lors de cette première phase. Une formidable occasion pour les internautes de découvrir l’extraordinaire richesse du musée et de partir à la rencontre de l’histoire culturelle de la Bretagne.

C’est également une étape majeure dans l’ambitieux chantier de numérisation et de valorisation des collections numériques du musée qui mettra en ligne, chaque année, 70 000 nouveaux objets sur les 600 000 que comptent ses collections.

A voir sur le https://www.musee-bretagne.fr/musee-et-collections/collections/

A noter que cette collection sera consultable sur le portail des cultures de Bretagne, Bretania, avant la fin de l’année.

 

Joseph Mahé (1760-1831), premier collecteur de musique populaire de Haute et Basse-Bretagne

Roland Becker a choisi de présenter, pour la première fois, la collecte de Joseph MAHE dans son intégralité, avec les notations des airs reproduits sous forme de fac-similés…

Prêtre réfractaire, théologien, historien, ethnomusicologue avant l’heure…, Joseph Mahé (1760-1831) est l’érudit morbihannais du premier tiers du 19e siècle.

En 1825, il publie l’Essai sur les Antiquités du département du Morbihan, dans lequel il présente notamment des « chants populaires du Morbihan », sous la forme de 40 airs notés et commentés. Ce n’est que 120 ans plus tard qu’on retrouvera le manuscrit de Mahé dans lequel figure la totalité de sa collecte, soit 285 airs notés avant 1825.

Roland Becker a choisi de présenter, pour la première fois, cette collecte dans son intégralité, avec les notations des airs reproduits sous forme de fac-similés. Il nous propose également un éclairage inédit sur la vie de Joseph Mahé ainsi qu’une analyse musicale des airs recueillis.

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Livre 20 x 27 cm, 348 pages – Collection Patrimoine Oral de Bretagne – Dastum

Commander l’ouvrage sur le site de Dastum

Premier épisode de Solenn et Plop : Mégalithes en péril

Solenn et Plop sont les personnages d’une websérie junior, proposée par Bretagne Culture Diversité, qui sera diffusée à partir du 6 septembre 2017 à raison d’un épisode par mois sur Bécédia et sur YouTube.

Solenn a 10 ans et habite en Bretagne. Plop est un extraterrestre. Son vaisseau spatial est en panne et il ne peut plus rentrer chez lui. Solenn guide Plop dans la découverte de son nouvel environnement. Tout commence par l’arrivée tonitruante de Plop dans le jardin de Solenn… Le pauvre a cassé son vaisseau contre de grosses pierres en granit… mais il ne s’agit pas de n’importe quelles pierres… Solenn va t’en apprendre un peu plus…


[Clique ici pour en savoir plus sur les mégalithes grâce à Bécédia]

Chaque épisode sera accompagné d’un livret téléchargeable contenant le résumé de l’histoire, des jeux pour s’amuser, un petit questionnaire et des liens pour en savoir plus !
Le tout pour s’amuser et apprendre en famille ou en classe ! [Le premier livret est disponible en cliquant ici]

 

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À raison d’un épisode de deux à trois minutes par mois, le public sera invité à suivre les aventures de nos deux héros, qui leur apporteront des connaissances sur la Bretagne.

Participent au projet :

Une production Bretagne Culture Diversité
Avec le soutien de la Région Bretagne

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Idée originale, Scénario et dialogues : Benoît Broyart
Animations & Montage : Damien Barrachin
Illustrations : Studio Crumble
Habillage sonore : Julien Henry
Musique du générique : Nirmaan

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Directeur de la publication : Philippe Ramel
Directeur de rédaction : Charles Quimbert
Recherche documentaire
& secrétariat de rédaction : Philippe Lanoë

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Solenn et Plop : une websérie pour comprendre la Bretagne à destination des enfants à partir du 6 septembre

À l’heure de la rentrée des classes, un petit extraterrestre prénommé Plop se pose en Bretagne dans le jardin de Solenn, 10 ans. Le pauvre Plop a endommagé son vaisseau spatial et ne peut pas rentrer chez lui… Solenn l’accueille et décide alors de guider Plop dans la découverte de sa région ; un véritable voyage initiatique, parsemé de mille et une aventures.

Solenn-Plop

À raison d’un épisode de deux à trois minutes par mois, le public sera invité à suivre les aventures de nos deux héros, qui leur apporteront des éléments de connaissance sur la matière de Bretagne.

Rendez-vous le 6 septembre sur le site Bécédia.bzh et sur la playlist Youtube de Solenn et Plop.

Une version en langue bretonne suivra très bientôt.

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Ont participé au projet :

Une production Bretagne Culture Diversité
Avec le soutien de la Région Bretagne

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Idée originale, Scénario et dialogues : Benoît Broyart
Animations & Montage : Damien Barrachin
Illustrations : Studio Crumble
Habillage sonore : Julien Henry
Musique originale : Nirmaan

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Directeur de la publication : Philippe Ramel
Directeur de rédaction : Philippe Ramel
Recherche documentaire & secrétariat de rédaction : Philippe Lanoë

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