Prochain rendez-vous du cycle de La Fabrik’ de l’authentik’ le jeudi 29 avril 2021 de 18h à 19h30 en compagnie d’Yves Luginbühl, Directeur de recherche émérite au CNRS, UMR LADYSS.
En raison de la crise sanitaire, ce quatrième rendez-vous se fera également en ligne.
La question de l’authenticité des paysages se pose pour tous les paysages. Cette notion est complexe et surtout relative : à partir de quel moment estime-t-on qu’un paysage est authentique ? Qui définit son authenticité ? Comment les habitants d’un lieu pensent-ils son authenticité ? Celle-ci a-t-elle une importance pour eux ? Rien n’est moins certain. L’essentiel pour les habitants d’un paysage est qu’il satisfasse leur bien-être et qu’ils s’y sentent bien, que ce soit « chez eux », leur paysage quotidien, comme le définit la Convention Européenne du Paysage adoptée en octobre 2000 à Florence. L’exemple des paysages de Bretagne est en effet édifiant, comme les abers, les sites de mégalithes, etc. Tout paysage est aussi le cadre de vie des habitants, mais comment le considérer comme authentique ? A partir de quelle date peut-il être envisagé comme authentique ? Par exemple, le Mont Saint-Michel : à quelle époque a-t-il été aménagé ? La plupart du temps, les populations estiment qu’il a pour origine le Moyen-Âge, mais est-ce bien le cas ? Les biens du Patrimoine Mondial doivent, selon la Convention du Patrimoine Mondial démontrer non seulement leur exceptionnalité, leur intégrité, mais également leur authenticité ; et c’est alors que la question se pose, car comment définir l’authenticité d’un site archéologique comme, par exemple, celui de Pompéi. L’authenticité est donc toute relative et qui l’a décidée ? Si ce sont les experts sollicités par l’UNESCO qui l’ont définie, elle ne peut être qu’ambigüe, sans certitude.
La conférence se propose d’aborder ces questions à propos de paysages comme ceux de Bretagne, mis en regard avec d’autres paysages de pays lointains, comme ceux de Chine, du Chili, du Pérou ou d’Afrique du sud, et de bien d’autres pays européens. Elle examinera cette question de l’authenticité au regard de leurs acteurs, élus politiques, habitants, scientifiques et responsables d’associations de protection de l’environnement. Elle sera abondamment illustrée de photographies des paysages concernés.