On meurt de moins en moins par alcoolisme en Bretagne. Et comme le soulignait déjà en 1993 l’Observatoire régional de la santé, la réalité présente ne correspond plus à cette image d’un alcoolisme quasi généralisé de la population bretonne qui prévalait il y a cinquante ans. Pour autant, la mauvaise réputation des Bretons en la matière fait encore la une. Souvent avec raison, car la région n’en a malheureusement pas fini avec ce grave problème de santé publique, mais aussi parce que les stéréotypes ont la vie dure et celui du Breton alcoolique particulièrement.
Une fâcheuse réputation héritée du passé
La réputation de mauvais buveurs des Bretons semble établie depuis l’Ancien Régime. Mais c’est au cours du XIXe siècle qu’elle s’affirme. Ivrognes et gros buveurs d’alcool, tel est le portrait peu flatteur des Bretons que brossent alors nombre d’hygiénistes et de notables. Chiffres à l’appui, ils montrent que le mal ne cesse de prendre de l’ampleur, par exemple dans le Finistère où la consommation individuelle de spiritueux triple quasiment en 80 ans (en alcool pur, 1,9 l/h en 1826, 5,5 en 1906).