Les Bretons et l’alcool au centre du dernier dossier publié sur Bécédia

On meurt de moins en moins par alcoolisme en Bretagne. Et comme le soulignait déjà en 1993 l’Observatoire régional de la santé, la réalité présente ne correspond plus à cette image d’un alcoolisme quasi généralisé de la population bretonne qui prévalait il y a cinquante ans. Pour autant, la mauvaise réputation des Bretons en la matière fait encore la une. Souvent avec raison, car la région n’en a malheureusement pas fini avec ce grave problème de santé publique, mais aussi parce que les stéréotypes ont la vie dure et celui du Breton alcoolique particulièrement.

Une fâcheuse réputation héritée du passé

La réputation de mauvais buveurs des Bretons semble établie depuis l’Ancien Régime. Mais c’est au cours du XIXe siècle qu’elle s’affirme. Ivrognes et gros buveurs d’alcool, tel est le portrait peu flatteur des Bretons que brossent alors nombre d’hygiénistes et de notables. Chiffres à l’appui, ils montrent que le mal ne cesse de prendre de l’ampleur, par exemple dans le Finistère où la consommation individuelle de spiritueux triple quasiment en 80 ans (en alcool pur, 1,9 l/h en 1826, 5,5 en 1906).

Es-tu donc une bête et non un chrétien

[Lire le dossier complet sur Bécédia]

Disparition de Jean-Michel Guilcher

Jean-Michel Guilcher, ethnologue et maître de recherche honoraire au CNRS est décédé, le lundi 27 mars, dans sa 103ème année. Chercheur et enseignant il laisse derrière lui une œuvre scientifique à jamais incontournable. Son ouvrage, publié en 1963 aux éditions Mouton,  La Tradition populaire de danse en Basse-Bretagne est devenu la référence pour toute personne s’intéressant aux danses traditionnelles. Son enseignement a marqué durablement nombre de chercheurs. Nous publions ci-dessous l’hommage d’Yves Defrance qui fut l’un de ses élèves.

« Cher(e)s collègues et membres de la SFE

Nous apprenons avec tristesse la disparition de Jean-Michel Guilcher qui nous quitte dans sa 103e année le 27 mars 2017. Ce très grand ethnologue de la danse aura traversé le siècle, élève de Miss Pledge, étudiant de Jacques Chailley, ami de Claude Lévi-Strauss et de Constantin Brailoiu, formant plusieurs générations de chercheurs et surtout laissant une œuvre considérable d’articles et de livres sur les traditions populaires de danse en France. Cette France, en particulier rurale, dont il put observer les profondes mutations et analyser en finesse les évolutions.

Mais c’est surtout son investigation ethnographique intensive en Basse-Bretagne sur plusieurs dizaines d’années qui mérite d’être soulignée ici. Tant par la méthode, la rigueur, la précision et la qualité de ses analyses, sa thèse marque un tournant dans les études ethnologiques sur la danse traditionnelle en Europe mais aussi sur les musiques qui l’accompagnent. Réédité à plusieurs reprises depuis 1963, l’ouvrage qui s’en suivit, La tradition populaire de danse en Basse-Bretagne, véritable somme sur mille et une subtilités de la vie majoritairement paysanne d’avant la révolution technologique agricole, a profondément influencé la perception qu’ont les acteurs contemporains de la culture bretonne chorégraphique et musicale.

J’eus la chance, comme d’autres chercheurs bretons, de bénéficier de son enseignement, d’entendre ses critiques, toujours fondées, et de le voir présider mon jury de thèse à l’EHESS à Paris  en 1988. Puis, il eut la délicatesse d’accepter mes visites et échanges de courriers. Preuve de confiance, il m’accorda un long entretien que nous avons pu publier ensemble dans les Cahiers d’Ethnomusicologie : http://ethnomusicologie.revues.org/1297

Ses travaux et ses conférences marquèrent un grand nombre de chercheurs français et étrangers, notamment les ethnomusicologues qui l’invitèrent à plusieurs reprises dans le cadre de la Société Française d’Ethnomusicologie. Homme discret, peu carriériste, il reçut les honneurs académiques qu’il méritait amplement, notamment sous forme d’Hommages à Grenoble ou à Brest. Au crépuscule de sa vie, Jean-Michel Guilcher nous fit l’honneur à Luc Charles-Dominique et moi-même de nous confier son dernier ouvrage que nous avons édité dans note collection Anthropologie et Musique, chez L’Harmattan: Danse traditionnelle et anciens milieux ruraux français. Tradition, histoire, société, 2009, 318 p.

Une biographie de référence de ce scientifique breton exigeant, d’une parfaite honnêteté intellectuelle et aux grandes qualités humaines, reste à écrire. De même que la traduction en anglais de ses ouvrages majeurs.

Pour l’heure, nos pensées vont d’abord à son importante descendance d’enfants, petits enfants et arrière petits enfants qui ne manquent pas de prolonger son œuvre incomparable. »

Yves Defrance
Sao Paulo, 29.03.17

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Un extrait du documentaire de Dejoie-Robin Violaine, Kan ha Diskan est visible également sur bed.bzh.

On y voit Jean-Michel Guilcher nous décrire la société bretonne d’avant la première guerre mondiale et nous montre des extrait des films qu’il réalisa il y a cinquante ans.

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Une formation pour sensibiliser les animateurs jeunesse à la matière culturelle de Bretagne & à la diversité culturelle

Bretagne Culture Diversité anime et coordonne depuis 2014 un groupe de travail réunissant des associations qui proposent des temps d’animation notamment, mais pas exclusivement, dans le cadre des TAP (Temps d’activités périscolaires). Il s’agit à la fois d’accompagner les associations souhaitant renforcer leur intervention, de faire connaître les ressources existantes, mais aussi de constituer un réseau d’acteurs œuvrant à la diffusion de la matière culturelle de Bretagne et à la promotion de la diversité culturelle sur l’ensemble du territoire breton.

Des besoins de formation ont été soulignés à maintes reprises par les personnes en charge des animations ou par leurs employeurs. Ils portent sur deux points spécifiques :

Le cadre de l’intervention ou l’aspect pédagogique : comment construire et mener une séance d’animation, aborder la dynamique de groupe, gérer les règles de sécurité, aménager l’espace ?
Le contenu de l’intervention : comment éveiller à la matière culturelle de Bretagne, à la diversité culturelle ? Quels contenus mettre en avant quand on n’est pas soi-même spécialiste ou fin connaisseur d’un domaine particulier ?

[Consulter le document de la formation]

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Modalités

Bretagne Culture Diversité, en lien avec les CEMEA, l’UBAPAR et les membres du groupe de travail, met en place des sessions de formation qui répondent à ces besoins.
Chaque formation (8 jours) s’organise en deux modules :

  • Un module pédagogie et technique d’animations (4 jours)
  • Un module connaissance de la matière culturelle de Bretagne, approche de la diversité culturelle (4 jours)

Chaque module peut-être suivi séparément et s’organise en deux sessions de deux jours (bases et approfondissement).

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Bretagne Culture Diversité & #Fine

Vous avez sûrement entendu parler de #Fine, l’égérie 2017 du Salon International de l’Agriculture ? Invitée d’honneur cette année, la petite vache bretonne était la digne représentante de la race Bretonne pie noir, une race qui a bien failli disparaître…

La Fédération des Races de Bretagne consacrait un espace entièrement dédié à la race bovine Bretonne pie noir lors du Salon International de l’Agriculture du 25 février au 5 mars dernier à Paris. Pour accompagner cette démarche, les éleveurs ont confié à Bretagne Culture Diversité la réalisation d’une exposition en 6 panneaux traitant, notamment, de la place des bovins dans la société bretonne, des légendes associées à ces animaux, de l’histoire de la race Bretonne pie noir, de la menace qui a pesée sur elle mais également de la « renaissance » de la race à partir des années 70. L’exposition était visible tout au long du salon de l’agriculture. Bretagne Culture Diversité est même allé « en campagne » le mercredi 1er mars voir l’exposition… et #Fine par la même occasion !

{Àl’entour}, les trésors de Bretania près de chez vous

À l’occasion du troisième anniversaire de la mise en ligne de Bretania.bzh, le portail des cultures de Bretagne, l’association Bretagne Culture Diversité invitait les contributeurs et futurs contributeurs du portail à se réunir le mardi 7 mars dernier au siège du Conseil régional de Bretagne afin d’échanger ensemble autour de problématiques communes : archivage et gestion des données numérisées, diffusion sur le web et mise à disposition des portails tels Bretania… les questions d’ordres informatiques ont rythmé le début de la matinée.

Après avoir échangé autour de ces diverses questions Jérôme Floury, chef de projet du portail des cultures de Bretagne a présenté { à l’entour }, un nouveau service pour découvrir les richesses patrimoniales et culturelles locales.

Ce nouveau service a pour mission la mise en valeur des ressources numériques collectées par Bretania auprès de ses contributeurs en présentant celles-ci sous forme géolocalisées et éditorialisées. Pour ce faire, chaque contributeur de Bretania a sélectionné une trentaine de documents. Plusieurs types de ressources sont donc proposés aux internautes en fonction de l’endroit où ils se trouvent ou qu’ils auront choisis. Par exemple, si l’utilisateur se positionne sur Rennes, une vingtaine de vignettes apparaîtront en réponse à sa requête, parmi elles : entre autre, une contribution des Tablettes Rennaises sur le grand incendie de Rennes en 1720, mais également une archive de l’INA sur la victoire de la coupe de France du Stade Rennais ou encore un dossier thématique sur la journée des bricoles proposé par BCD/Sevenadurioù Breizh.

Le site est accessible via l’adresse : https://alentour.bretania.bzh/.

Les contributeurs étaient nombreux le 7 mars lors du rendez-vous autour de Bretania.

 

#Fine, une Bretonne pie noir monte à Paris !

Avez déjà entendu parler de #Fine ? #Fine est l’égérie 2017 du Salon International de l’Agriculture !

A l’honneur cette année, la race Bretonne Pie noir fait l’objet de toutes les attentions et en particulier au cœur du salon. En effet en 2017, le Salon International de l’Agriculture a choisi de mettre en lumière une race à petit effectif qui a failli disparaître: la Bretonne Pie-Noir.

Un grand honneur pour la plus petite race de vache de France. La Fédération des Races de Bretagne consacre à cette occasion un espace dédié à la Bretonne Pie Noir. Elle a fait appel à Bretagne Culture Diversité dans ce cadre pour la réalisation d’une exposition en 6 panneaux qui traite notamment de la place des bovins dans la société bretonne, des légendes associées à ces animaux, de l’histoire de la race Bretonne pie noir, de la menace qui a pesé sur elle mais également de sa « renaissance ». Une exposition visible tout au long du salon de l’agriculture du 25 février au 5 mars 2017.

Plus d’informations sur le site du salon : cliquez ici

Quelques uns des panneaux de l’exposition :

Concours Sonerion

Sonerion organise un grand jeu concours en lien avec l’exposition « Sonerion, une extraordinaire aventure ».

Des CD/DVD Sonerion et une place au Championnat des bagadoù 2017 à Lorient sont à gagner. Pour vous aider, visitez l’exposition qui est visible à la Maison de la Bretagne à Paris jusqu’au 28 février 2017.

Télécharger le questionnaire PDF

Bécédia, une encyclopédie multimédia en ligne sur la Bretagne

Bretagne Culture Diversité inaugurait le vendredi 27 janvier dernier Bécédia, une encyclopédie multimédia en ligne sur la Bretagne.

Destiné à tous (curieux, érudits, professeurs, étudiants…), le site propose une multitude de contenus adaptés pour tous ceux qui souhaitent mieux comprendre la Bretagne.

Bécédia aborde de nombreux domaines : l’histoire, la géographie, l’ethnologie, la sociologie, la musique, l’art, le patrimoine culturel et naturel, les langues, la société ; se constitue ainsi une encyclopédie, unique et originale, variée dans ses supports, mise à jour régulièrement.

Le contenu est classé dans différentes rubriques :

  • Ressources scolaires : un ensemble de ressources (dossiers et études de cas) fournit le matériau nécessaire à l’enseignant pour illustrer son cours avec des données et des exemples pris en Bretagne, tout en respectant le cadre des programmes scolaires (collège & lycée).
  • Dossiers thématiques : ce corpus régulièrement enrichi comprend, à ce jour, plus de 130 dossiers (la moitié de ces dossiers est disponible en breton), rédigés par presque autant d’auteurs, universitaires ou spécialistes reconnus.
  • Webdocs et expositions virtuelles : webdocumentaires originaux et expositions virtuelles, consacrés chacun à un thème particulier : du fest-noz à la grande guerre, des bagadoù au patrimoine culturel immatériel breton. Chaînes audio et vidéo : émission de radio Sevenadurioù, Les clichés bretons (24 épisodes), l’histoire de la langue bretonne…
  • Conférences & colloques : BCD/Sevenadurioù Breizh organise ou participe à l’animation de conférences ou colloques. Vous pourrez, via cette rubrique, prendre connaissance de l’ensemble des interventions, avec pour certaines d’entre elles, des documents associés (Power point, images…). Un Wikipédia Breton ?

Contrairement à Wikipédia, les articles sont rédigés par des spécialistes rémunérés pour ce travail. Personne d’autre ne peut agir sur le contenu de ces articles. De plus ces articles ne sont pas anonymes comme sur Wikipédia, les auteurs sont identifiés sur Bécédia, il est plus facile de rentrer en contact avec eux.

Gauthier Aubert, maître de conférences en histoire moderne à Rennes 2 fait partie des auteurs sollicités par Bretagne Culture Diversité. Présent à l’inauguration il est revenu sur « l’importance que « nous » (universitaires) soyons présents dans ce type de projet, d’autant que l’histoire de Bretagne est une matière en perpétuel renouvellement avec la publication de nouvelles thèses. » Et d’ajouter que c’est « par ce type d’outil de « digestion » que ces travaux pourront avoir une nouvelle visibilité dans un futur proche. C’est aussi un outil qui répond à une forte demande d’histoire, de mémoire.» Avant de conclure que « cet outil sera également un formidable outil pour les étudiants ».

Yves Lebahy, géographe, était également présent à l’inauguration. Il a participé au volet « Ressources scolaires » avec Jean Ollivro. Il évoque l’importance de «  faire passer la connaissance de notre région auprès des jeunes générations (élèves et enseignants) », et loue la « démarche intellectuelle, mais citoyenne avant tout de ce projet ».

La dernière personne ayant témoigné lors de ce lancement fût Sten Charbonneau, l’un des traducteurs en langue bretonne du site. Celui-ci a d’emblée souligné l’importance de la traduction de cette matière afin de la rendre accessible aux bretonnants. L’enjeu fût, au début, de trouver « le bon niveau de langue, le niveau le plus approprié à l’enseignement ». Il n’a pas manqué de préciser qu’il n’était pas seul « nous sommes plusieurs, car le travail est absolument énorme, il touche à de nombreux thèmes, ce qui demande des compétences variées ! Surtout sur des domaines très pointus comme l’archéologie par exemple… Mais le plus important c’est que cette matière soit rendue accessible très facilement aux jeunes bretonnants ».

« Bretagne express », une exposition sur les grandes heures du chemin de fer en Bretagne

Une belle exposition sur les grandes heures du chemin de fer en Bretagne est à découvrir au musée de Bretagne depuis le 20 octobre 2016 jusqu’au 27 août 2017. Baptisée « Bretagne express », elle est proposée à l’occasion de la mise en route de la ligne à grande-vitesse Le Mans-Rennes.

De nombreuses manifestations en lien avec l’exposition sont au programme, avec notamment deux journées d’études les 23 et 24 mars 2017 en relation avec Rails & Histoire, l’association pour l’histoire des chemins de fer sur le thème « Cheminots et voyageurs en Bretagne, 1851-1989 ». Ces deux journées ont pour ambition de faire le point sur les recherches en sciences sociales autour du chemin de fer. Gratuites, ouvertes à tous sur inscription, elles visent à faire connaître les travaux de jeunes chercheurs, d’étudiants, de collectionneurs, d’amateurs, de professionnels, autant que les travaux de personnalités ou d’associations reconnues dans ce domaine.

[ Le programme est à consulter ici ]

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Bécédia

À consulter sur Bécédia, un dossier bien documenté sur la ligne de chemin de fer Landerneau-Châteaulin.

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Le concours « Sell’Ta » est prolongé jusqu’au 15 avril

Lancé depuis le 15 novembre 2016 le concours Sell’Ta invite les 6-20 ans du Centre Ouest Bretagne à partir à la recherche seul.e, avec leurs ami.e.s ou avec leur classe, de ce qui, pour eux, constitue LEUR patrimoine immatériel en nous le faisant découvrir par un dessin, une photo, un film ou encore un enregistrement sonore. Initialement prévue pour se clôturer le 15 février, les inscriptions sont prolongées jusqu’au 15 avril 2017.

Ce grand concours est organisé dans le cadre de l’inventaire participatif du patrimoine culturel immatériel (PCI) en Centre-Ouest Bretagne, Bretagne Culture Diversité en partenariat avec le Pays du Centre Ouest Bretagne.

Gratuit et ouvert aux jeunes de 6 à 20 ans habitant en Centre Ouest Bretagne, il invite les participants, selon leur âge, seul.e, en groupe ou en classe, à représenter ce qui fait partie de leur « patrimoine immatériel ». Pour cela, différents supports leur sont proposés : le dessin, la photo, le film ou encore l’enregistrement sonore… Vous pouvez d’ores et déjà consulter les premières contributions sur le site PCI en Bretagne.

À l’issue du concours, un jury composé de professionnels désignera les lauréats de chaque thématique par tranche d’âge et par mode de participation.

De nombreux lots sont à gagner : appareils-photos numériques, master class, jeux de société…

Participer au concours Sell’Ta :

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