L'apport d'une historienne américaine sur les Bretons de Paris

Auteur : Thomas Perrono / avril 2020

Leslie Page Moch, une historienne américaine de l’université d’État du Michigan, a publié en 2012 un ouvrage sur la communauté bretonne de Paris. Son titre, volontairement accrocheur, reprend une expression qui avait cours dans le clergé breton à Paris au tournant des XIXe et XXe siècles : « Les Parias de Paris ». Cette étude constitue une véritable mise à jour d’une historiographie restée jusqu’alors cantonnée aux travaux de l’abbé Élie Gautier, ou bien à des ouvrages d’érudits, ou encore à de rares mémoires de maitrise ou de master.

Spécialiste de l’histoire des migrations contemporaines européennes, L. P. Moch s’appuie notamment sur un travail de dépouillement minutieux des actes de mariages du XIVe arrondissement et de la ville de Saint-Denis pour trois années : 1890, 1910 et 1925. L’un des mérites de l’ouvrage est de porter un regard distancié et neutre, sur ces « parias » montés à la capitale pour faire les travaux les moins qualifiés et les plus durs : bonnes, terrassiers du métro etc. Une lecture qui tranche avec  le paradigme misérabiliste et victimaire de l’historiographie des migrations bretonnes. En somme, l’ouvrage expose comment, sur le temps long d’un demi-siècle (des années 1880 aux années 1930), ces Bretons expatriés deviennent des Français comme les autres, comme les Parisiens et les autres provinciaux montés à la capitale.

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Auteur : Thomas Perrono, « L'apport d'une historienne américaine sur les Bretons de Paris », Bécédia [en ligne], ISSN 2968-2576, mis en ligne le 15/04/2020.

Permalien: https://bcd.bzh/becedia/fr/l-apport-d-une-historienne-americaine-sur-les-bretons-de-paris

Proposé par : Bretagne Culture Diversité