Formation « Construire des animations autour des jeux traditionnels »

Bretagne Culture Diversité propose le mardi 17 mai prochain à Saint-Gonnery au Louarnig Park, une formation autour des jeux traditionnels. Il vous est possible de vous pré-inscrire : Lien de préinscription

PRÉSENTATION
Marqueur incontournable de la matière culturelle de Bretagne, la pratique des jeux traditionnels est encore bien vivante en Bretagne. La diversité de ses jeux et l’intérêt pédagogique fait de cette pratique un outil d’animation idéal auprès des plus jeunes. Cette formation propose des moyens pour trouver des ressources, de découvrir de nombreux jeux et enfin de connaître les différentes pratiques d’animations autour des jeux traditionnels.

CONTENU
Contenu théorique : Les jeux traditionnels : un contexte, une transmission.
Contenu technique : Comment mettre en place une animation autour de la découverte des jeux traditionnels pour les plus jeunes ?
Contenu pédagogique : Retour d’expérience d’une intervenante, échanges et questions. Réflexions sur sa pratique et projection sur de futurs projets d’animation.

OBJECTIFS ET COMPÉTENCES PROFESSIONNELS VISÉS
Première approche de l’animation autour des jeux.
Outiller les animateurs et animatrices pour animer une séance.
Identifier les supports et ressources (associatives, personnes).

INTERVENANT·E·S
Peggy Liaigre : directrice FALSAB, stages, animations en milieu scolaire.
Nikolas Amaury : salarié BCD, chargé de mission formation/animation.

TARIFS : 175 € (formation pro) ; 75 € (individuel)

ORGANISATEUR
Bretagne Culture Diversité
02 97 35 48 77 / namaury@bcd.bzh
3, boulevard Cosmao Dumanoir
56100 LORIENT, France

Lien de préinscription

50e anniversaire de la grève du Joint Français

À l’occasion du 50e anniversaire de la grève du Joint français, une série d’événements se tient à Saint-Brieuc du 4 au 6 mai, coorganisée notamment par Arènes, BCD, le CRBC et le Musée d’art et histoire de Saint-Brieuc. Vous pouvez consulter l’appel à communication paru en amont du colloque universitaire, le programme du ciné-débat ou celui du colloque universitaire via le menu ci-dessous.

Organisation & partenaires :

Journée de formation Éducation Artistique et Culturelle (EAC) et culture bretonne

12 mai, Saint-Brieuc – Ti ar Vro – L’Ôté

Bretagne Culture Diversité est actrice du champ de l’Éducation Artistique et Culturelle et vous propose une journée de travail afin de mieux appréhender les possibilités de ce dispositif.

Dans un soucis de bonne organisation nous vous demandons de bien vouloir vous inscrire auprès de Nicolas Amaury par mail ou par téléphone au 02 30 17 08 36.

9h15 : Accueil

9h30 – 10h00 : Présentation

  • Présentation du contenu de la journée : Nikolas Amaury
  • Présentation du projet BCD et les EAC : Tudi Kernalegenn
  • Tour de table : présentation de chaque participant

10h00 – 10h15 : « Les EAC en quelques mots »

  • Présentation générale du dispositif EAC : Nikolas Amaury

10h15 – 11h15 : « L’INSEAC, la formation au service du 100 % EAC »

  • Présentation des missions de l’INSEAC : Damien Malinas
  • Échanges

11h15 – 12h00 : Un projet EAC sur la matière culturelle de Bretagne

REPAS

13h30 – 14h15 : « Vous et les EAC »

  • S’interroger ensemble sur vos envies, vos besoins en vue de futurs projets EAC.
  • Dégager des axes de réflexions

14h15 – 15h15 : « La DAAC et les EAC »

15h15 – 16h00 : Un projet EAC sur la matière culturelle de Bretagne

  • Présentation d’un projet EAC mené par l’association C’hoariva
  • Échanges
  • Présentation d’un projet EAC mené par la confédération Kenleur
  • Échanges

16h00 – 16h30 : « Le Pass culture » 

  • Présentation du Pass culture : Florence Travers, chargée de développement Pass culture, DRAC Bretagne

16h30 – 16h45   Conclusion : Derniers échanges et conclusion

Nous recherchons notre chargé·e de mission fonds européens et financements, support administratif et juridique

CDD d’un an

[Télécharger l’offre en PDF]

Bretagne Culture Diversité a pour objet de favoriser la promotion et la diffusion de la matière culturelle et des savoirs de Bretagne ainsi que de la diversité culturelle, à l’échelle des cinq départements de la Bretagne historique, notamment à partir des objectifs suivants :

  • réaliser un inventaire permanent du patrimoine culturel immatériel breton ;
  • mettre en œuvre un vaste plan de diffusion et de vulgarisation de la matière culturelle et des savoirs de Bretagne ;
  • favoriser l’accessibilité et la valorisation des contenus culturels et scientifiques relatifs à la Bretagne, en particulier par le biais des technologies de l’information et de la communication ;
  • promouvoir la diversité culturelle.

Créée en 2012 et basée à Lorient, l’association comprend actuellement 10 salariés dont huit permanents. Pour soutenir la direction et favoriser le développement de l’association en termes de ressources humaines et de capacité d’action, elle souhaite recruter un·e responsable financier et administratif.

Missions :

  • 1) Recherche de fonds (fundraising) :
    • a. Monter des dossiers de subventions auprès des institutions européennes (Europe Creative, Leader…), de l’État (DRAC notamment) et des collectivités territoriales (départements, villes et EPCI) et répondre à des appels à projet ;
    • b. Susciter des soutiens privés, notamment sous la forme de mécénat ;
  • 2) Soutien administratif, juridique et financier : aide à l’élaboration des budgets des actions et au suivi de la trésorerie ; préparer et suivre les conventions de partenariat ; faire le suivi administratif et financier des subventions ; délégué à la protection des données (RGPD), etc.

…/…

Responsabilité :

Le salarié est directement placé sous la responsabilité du directeur.
Le poste est hébergé dans les locaux de Bretagne Culture Diversité à Lorient. Le salarié pourra être amené à se déplacer dans toute la Bretagne, voire à Paris et Bruxelles.

Profil :

  • Bac + 5 ou expérience équivalente dans le domaine juridique, du management de projet ou des relations publiques (IEP, école de commerce, master en management de projet ou en relation publique…) ;
  • Capacité attestée à monter des dossiers de subvention et très bonne maîtrise des logiques de financement de projet (mécénat, fonds européen, appel à projet, etc.) ;
  • Très bonne connaissance du monde administratif et des pouvoirs publics, de la commune à l’Europe. Une expérience au niveau européen serait appréciée ;
  • Bonne connaissance juridique en matière de droit des associations, de droit de la propriété intellectuelle, de droit du travail et dans le domaine des ressources humaines ;
  • Bonne connaissance du monde associatif et de ses logiques : expérience appréciée ;
  • Une connaissance du monde économique et culturel breton serait un atout ;
  • Bonne capacité rédactionnelle ;
  • Polyvalence, rigueur, capacité d’organisation, esprit d’initiative, capacité à gérer l’imprévu, créativité ;
  • Dynamisme, ouverture d’esprit et qualités relationnelles ;
  • Aptitude au travail aussi bien en autonomie qu’en équipe ;
  • Maitrise des outils informatiques ;
  • Très bonne maitrise de l’anglais ;
  • Adéquation avec les missions de l’association.

Conditions :

  • CDD à temps plein, d’une durée d’un an, avec un objectif de pérennisation du poste ;
  • Travail possible le week-end et en soirée ;
  • Salaire : négociable en fonction du profil et de l’expérience, sur la base de la convention de l’animation groupe F, coefficient 350 ;
  • Tickets restaurant / mutuelle ;
  • Poste à pourvoir à partir de juin 2022.

Recrutement :

Les candidatures, comportant une lettre de motivation et un CV, sont à envoyer jusqu’au 15 mai 2022 (inclut) par mail à : contact@bcd.bzh

  • Date limite de soumission des candidatures : 15 mai 2022.
  • Les entretiens de recrutement auront lieu le lundi 23 mai 2022.

Contacts / renseignements : tél. : 02 97 35 48 77 ; contact@bcd.bzh

Offre d’emploi : Chargé-e de mission sur le PCI

CDD de 1 an

Bretagne Culture Diversité est une association de promotion et de diffusion de la matière culturelle de Bretagne et de la diversité culturelle à l’échelle des cinq départements de la Bretagne historique. Parmi ses missions, elle travaille à la réalisation d’un inventaire permanent du patrimoine culturel immatériel (PCI) en Bretagne. Elle accompagne également les collectivités, structures et associations qui le souhaitent dans la mise en place de projets en lien avec le PCI.

Face à l’intérêt que suscite le PCI et aux demandes croissantes de communes ou structures institutionnelles et associatives désireuses d’élargir au patrimoine immatériel les actions qu’elles mènent déjà autour du patrimoine bâti ou naturel, Bretagne Culture Diversité propose un CDD d’un an pour un poste d’expertise et d’accompagnement sur le PCI.

S’appuyant sur un réseau déjà solidement constitué, Bretagne Culture Diversité, en lien avec l’association des Petites Cités de Caractère de Bretagne, souhaite, dans un premier temps, développer des projets de sauvegarde et de valorisation du PCI avec les Petites Cités de Caractère du territoire.

La personne recrutée devra développer une méthodologie et mettre en place des projets avec les Petites Cités de Caractère désireuses de valoriser leur patrimoine immatériel avec et auprès des habitants et des visiteurs. L’un des autres enjeux sera de développer un modèle économique viable afin de pérenniser le poste pour les années à venir.

Missions :

Sous l’autorité de la responsable du PCI et en collaboration avec l’association des Petites Cités de Caractère de Bretagne, la personne recrutée sera en charge de :

  • Développer la méthodologie du projet en Bretagne ;
  • Mettre en place des projets avec les collectivités territoriales intéressées ;
  • Lancer un projet expérimental durant l’année du contrat avec une ou plusieurs Petites Cités de Caractère ;
  • Travailler en collaboration avec l’association des Petites Cités de Caractère de Bretagne ;
  • Mettre en place un modèle économique viable afin de pérenniser le poste.

Profil et compétences :

  • Formation niveau master ou expérience équivalente dans le domaine des sciences humaines et sociales (ethnologie, anthropologie sociale et culturelle…) ou de l’ingénierie culturelle et/ou patrimoniale ;
  • Bonne connaissance du patrimoine culturel immatériel et de ses acteurs aux niveaux régional, national et international ;
  • Bonne connaissance de la Bretagne et du patrimoine culturel breton ;
  • La bonne connaissance du réseau régional des Petites Cités de Caractère serait un plus ;
  • Bonne connaissance des dispositifs participatifs dans les projets culturels ;
  • Maîtrise des logiques de financement de projets (mécénat, fonds européen, appel à projet, etc.) ;
  • Bonne capacité rédactionnelle ;
  • Être à l’aise avec l’outil informatique et l’animation de sites web ;
  • Aptitude au travail en autonomie comme en équipe ;
  • Dynamisme, ouverture d’esprit et qualités relationnelles.

Conditions :

  • CDD temps plein d’un an basé à Lorient (un jour de télétravail par semaine possible) ; 
  • Travail possible le week-end et en soirée ;
  • Des déplacements sont à prévoir sur le territoire – Permis B ;
  • Salaire en fonction de l’expérience, sur la base de la Convention collective Éclat (groupe D, coefficient 300) ;
  • Poste à pourvoir à partir d’avril 2022.

Procédure d’embauche :

Les candidatures, comportant une lettre de motivation et un CV, sont à envoyer jusqu’au jeudi 14 avril 2022 inclus :

La Bretagne en 1972

Une année particulière en Bretagne racontée au cœur d’un site internet proposé par Bretagne Culture Diversité

La Bretagne a profondément changé depuis la Seconde Guerre mondiale. Elle s’est modernisée, s’est réapproprié sa culture et son identité et a évolué politiquement vers le progressisme. Tout cela ne s’est pas déroulé sans tension suscitant notamment une série de mouvements sociaux populaires à dimension régionale.

Joint français, grève du lait, procès du FLB… L’année 1972 en Bretagne se révèle en effet une succession de grèves et de manifestations. Du concert d’Alan Stivell à l’Olympia au succès des musiciens et groupes qui dépoussièrent la musique bretonne, un nouveau dynamisme culturel est également à l’œuvre. Pour autant, cette focalisation sur 1972 n’est qu’un prétexte pour interroger les transformations d’une époque où est contesté et reconstruit le sens même de ce qu’est la Bretagne, une époque où les Bretons interrogent aussi les modalités de leur entrée dans la modernité, par exemple en s’emparant des questions et problèmes environnementaux.

Cinquante ans après, Bretagne Culture Diversité interroge les transformations de ce qu’on peut appeler les années 1972 au cœur d’un site web en vous proposant des articles, des podcasts et des témoignages en vidéo afin de mieux appréhender cette année si spéciale.

Le site est organisé en trois rubriques :

Une quatrième rubrique sous les termes « Savoir plus » vous permettra de consulter les dates clés de cette année 1972, des vidéos mis à disposition par des partenaires rassemblées dans une rubrique vidéothèque, une bibliographie, une audiothèque pour vous plonger dans l’ambiance musicale de l’époque et des documents issus du portail des cultures Bretania.

Nous remercions ici les partenaires qui nous ont permis d’enrichir ce site par des articles ou des vidéos :

Nous remercions également la région Bretagne pour son soutien financier.

Y a-t-il un matriarcat breton authentique ? dernier rdv du cycle de la « Fabrik’ de l’authentik' »

Nous vous donnons rendez-vous le mardi 8 mars prochaine pour la dernière conférence du cycle qui explore les enjeux de la fabrication de l’authenticité. Dernier rendez-vous en compagnie d’Anne Guillou qui interrogera l’authenticité du matriarcat breton au plateau des quatre vents à Lorient à partir de 18h. GRATUIT !

>> Mardi 8 mars 2022
Y a-t-il un matriarcat breton authentique ?

Cette conférence sera retransmise sur ZOOM : https://us06web.zoom.us/webinar/register/WN_jYKosQjqR8uzctmW2jmPRQ

Parler de matriarcat est une spécificité bretonne. Nulle part ailleurs en France ce mot n’a cours. Objectivement, le patriarcat, qui est son opposé masculin, semble admis partout. On peut donc s’interroger sur cette étrangeté bretonne. Affirmer l’existence d’un matriarcat en Bretagne résiste-t-il à l’analyse ?

L’usage du terme est avéré. On connaît ses propagateurs et on peut dater son apparition dans l’Histoire. Mais la réalité ? Y a-t-il un legs historique particulier qui expliquerait la présence d’un système matriarcal breton ? Peut-on rassembler les preuves d’un authentique matriarcat en Bretagne ? Cette recherche de preuves semble vaine. À l’inverse, on ne peut nier la force de sa représentation : il n’y a pas de matriarcat breton mais le stéréotype, l’idée convenue, la croyance sont bel et bien ancrés dans la culture et les usages. Cette pratique langagière répandue aide-t-elle à penser la condition féminine en Bretagne ?

Anne Guillou est une sociologue et essayiste. Elle est docteure d’État de sociologie, auteure d’une thèse intitulée Les Femmes, la Terre, l’Argent (1987). Ses recherches ont notamment porté sur la sociologie rurale et, plus particulièrement, la sociologie des femmes et les rapports sociaux en milieu rural. Elle a été Professeure de Sociologie à Brest (UBO) de 1991 à 2003. Elle y a créé le département de Sociologie.

Cette conférence est organisée dans le cadre des Deizioù.

Toutes les conférences sont gratuites. Elles sont organisées au plateau des quatre vents à partir de 18h.
Retransmission en direct via Zoom ou Facebook.
Organisé avec l’aide de la Mairie de Lorient et en partenariat avec Emglev Bro an Oriant et Amzer Nevez.

« La lutte bretonne n’est plus ce qu’elle était ? » par Dario Nardini

Prochain rendez-vous du cycle de La Fabrik’ de l’authentik’ le mercredi 9 février de 18h à 19h30 en compagnie de Dario Nardini, chercheur attaché en Anthropologie Culturelle à l’Université de Pise.

Le gouren est un style de lutte traditionnelle bretonne qui dans le dernier siècle a été transformé en sport compétitif, avec une fédération, des règles uniformes, des catégories de poids et d’âge, etc. Dans ce processus, il a quand même maintenu un lien fort avec ce que ses pratiquants appellent l’« esprit ancestrale » (c’est-à-dire authentique) de la pratique originaire. Cette « authenticité » est surtout définie aujourd’hui par son statut d’activité physique typiquement (authentiquement) « bretonne », c’est-à-dire représentative de la culture et de la tradition bretonnes ; et cette représentativité est définie à son tour par rapport aux traits culturels et aux valeurs qui ont été historiquement attribués aux concepts de « culture » et d’« identité » bretonnes (vus précisément comme des constructions historiques et sociales) et qui sont activement poursuivis et performés par les pratiquants de gouren. Parmi ces traits, une sociabilité moins égotique/hiérarchique et plus conviviale/inclusive, une attention à l’histoire, à la « tradition » et à leurs représentations comme sources d’identification collective, un rapport au paysage et à la nature comme fondement de cette histoire et de cette identité.

Le gouren continue donc à passionner parce qu’il constitue une activité capable de séduire un public contemporain intéressé par son côté sportif et compétitif mais, en même temps (et paradoxalement), parce qu’il s’oppose à la compétitivité et à l’individualisme de certains sports contemporains plus connus et médiatisés, en se proposant comme domaine de continuation des valeurs et des modèles de relations sociales plus historiques, plus traditionnels, plus humains – en un mot, plus authentiques.
  Dario Nardini est chercheur attaché en Anthropologie Culturelle à l’Université de Pise, et Professeur contractuel à l’Université de Florence et de Milan-Bicocca. Il a publié une monographie et plusieurs articles sur le gouren (lutte Bretonne), sur le surf dans la Gold Coast Australienne, et sur le Calcio storico fiorentino. Ses travaux ont gagné des prix nationaux et internationaux (le plus récent, le prix Madella du Comité Olympique Italien pour la recherche sur le sport).

Conférence organisée dans le cadre des Deizioù, organisés par Emglev Bro an Oriant.

Broderie et dentelle en Bretagne : des savoir-faire inscrits à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel

Les « savoir-faire de la broderie et de la dentelle en Bretagne » viennent d’être inscrits par le ministère de la Culture à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel (PCI). Une bonne nouvelle pour la sauvegarde de ces savoir-faire, une reconnaissance pour les passionné-e-s qui les font vivre au quotidien.

Dans le cadre de sa mission d’inventaire du PCI, Bretagne Culture Diversité a lancé en août 2019 la réalisation d’une enquête ethnographique sur les savoir-faire de la broderie. Face à la richesse du sujet, un groupe régional est constitué début 2020 afin de rédiger une fiche d’inventaire. Très vite, le collectif décide également d’intégrer les savoir-faire de la dentelle à la réflexion car de nombreux ouvrages en Bretagne mêlent les deux savoir-faire. Ce travail d’un an, accompagné d’ethnologues et d’historiens, a abouti à une fiche d’inventaire d’une cinquantaine de pages qui offre une riche synthèse sur ces savoir-faire.

Première réunion régionale, 1er février 2020, Lorient. Photo : Charles Quimbert, 2020.

Des savoir-faire bien vivants en Bretagne
S’il n’y a pas de spécificité technique particulière en Bretagne dans le domaine de la broderie, notamment au niveau du répertoire de points, des évolutions locales ont créé des styles particuliers et nettement reconnaissables, par la rencontre inédite de combinaisons de points, de couleurs et de motifs propres à chaque terroir.

Autre aspect spécifique : leur vitalité actuelle. Même si les années 1960 ont été une période critique avec la disparition d’une grande partie des brodeur∙se∙s et des dentellier∙e∙s, des personnes conscientes du risque de disparition de ces savoir-faire se sont alors mobilisées pour organiser leur sauvegarde. Aujourd’hui, la transmission est assurée par le biais de nombreux cours et stages dans les cinq départements ainsi qu’en-dehors de la région.

Broderie et dentelle bénéficient d’un engouement populaire, et leur renouveau, notamment dans le domaine de la création textile, leur assure une certaine renommée en-dehors de la Bretagne. La pratique touche ainsi différents âges et milieux sociaux, et l’on constate un rajeunissement global du public intéressé. Ces savoir-faire font partie de la vie de nombreuses personnes, que ce soit pour recréer des costumes, toujours portés au sein des cercles celtiques dans des contextes de représentation, ou pour créer des pièces actuelles (dans le domaine du vêtement, des accessoires de mode, de la décoration d’intérieur…), ainsi que des œuvres originales.

Boîtes d’inspiration glazig, création d’Hélène Cario. Photo : Hélène Cario, 2007.
Le cosmos, œuvre de Céline Le Belz. Point de nœud. Laine, coton, viscose, soie et fil d’or sur moire noire. Photo : Céline Le Belz, 2011.

Des savoir-faire menacés
Les acteurs de la broderie font état d’un regain de la pratique et d’un engouement populaire, qui s’inscrivent dans une mode globale des loisirs créatifs et du fait-main. Et la demande en matière de formations (cours et stages) connaît d’ailleurs une forte augmentation depuis les années 2010. Cependant, des nuances sont à apporter.

Cette vitalité ne touche pas toutes les techniques de la même manière. Le picot, par exemple, ne bénéficie pas du même engouement que les diverses techniques de broderie aujourd’hui enseignées et pourrait être menacé de disparition car son utilisation habituelle pour la création de napperons, gants, chemisiers… ne correspond plus aux goûts actuels. Par ailleurs, les praticien∙ne∙s éprouvent plus de difficulté à trouver un usage contemporain à des techniques telles que la broderie sur tulle et le filet noué et brodé, bien que certaines personnes déploient beaucoup d’imagination dans ce domaine.

De plus, le renouveau de la broderie n’est pas homogène sur l’ensemble du territoire. Les pays nantais et rennais, en particulier, bénéficient moins de la dynamique de transmission et de création actuelle, tandis que la Cornouaille et, dans une moindre mesure, le Vannetais, concentrent une grande partie des brodeur∙se∙s et des dentellièr∙e∙s.

À noter également que si les savoir-faire de la broderie et de la dentelle ont été sauvegardés, la profession de brodeur∙se est quant à elle dans une situation délicate. Aujourd’hui, très peu de personnes vivent de leur savoir-faire, et celles qui le font gagnent difficilement leur vie. Les professionnel∙le∙s ne peuvent se faire rémunérer à la hauteur des heures de travail sous peine de ne pas trouver d’acheteurs, ce qui fait de la broderie une activité peu rentable. En effet, rares sont les personnes disposées à consacrer d’importantes sommes à l’achat de pièces brodées. La broderie est donc bien vivante mais, paradoxalement, très peu de personnes en vivent.

De manière générale, bien qu’un grand nombre de personnes s’adonnent à la broderie et à la dentelle, cette pratique reste relativement invisible. La part importante du travail bénévole, invisible car non comptabilisé et non médiatisé, est à la fois ce qui a sauvé le savoir-faire à l’époque critique où il a failli disparaître et la raison pour laquelle l’ampleur de la pratique est aujourd’hui méconnue et sous-estimée.

Enfin, si la diversité des lieux d’enseignement est garant de la diversité des approches, cette offre reste cependant fragile car peu de personnes enseignent la broderie à l’heure actuelle. Et certains lieux de cours ne reposent que sur la bonne volonté d’un seul enseignant bénévole. Si d’aventure les possibilités d’apprentissage venaient à se réduire, il existerait alors un risque qu’une vision prévale sur les autres au détriment d’une diversité.

Broderie en grande section de maternelle sur le thème de l’arbre de vie de Klimt. Atelier animé par Odile Le Guyader, école Ferdinand Buisson, Quimper. Photo : Odile Le Guyader, 2016.

Pourquoi inscrire ces savoir-faire à l’Inventaire national du PCI ?
L’inscription à l’inventaire national du PCI offre une reconnaissance institutionnelle à tous les praticiens, brodeurs, brodeuses, amateurs et professionnels qui font vivre ces savoir-faire au quotidien et participent à les transmettre. Le collectif à l’origine de la fiche d’inventaire a réfléchi à des pistes de sauvegarde pour l’avenir : un répertoire des professionnel∙le∙s ; une association des brodeur∙se∙s et dentellier∙e∙s de Bretagne ; des résidences d’artistes ; des concours ; une exposition… Une dynamique régionale est amorcée. Mais ce n’est qu’un point de départ et il convient que praticiens, acteurs culturels et élus se mobilisent pour réfléchir concrètement à l’avenir de ces savoir-faire.

Télécharger la fiche d’inventaire

Offre de stage PCI à BCD

Bretagne Culture Diversité est une association de promotion et de diffusion de la matière culturelle de Bretagne et de la diversité culturelle à l’échelle des cinq départements de la Bretagne historique. Parmi ses différentes missions, elle travaille à la réalisation d’un inventaire permanent du patrimoine culturel immatériel (PCI) en Bretagne. Afin de sensibiliser un large public à cette notion, l’exposition itinérante « À la découverte du PCI en Bretagne » a été inaugurée en 2015. L’association souhaite aujourd’hui repenser cette exposition dans son intégralité.

Missions :

Sous l’autorité de la responsable du PCI et en collaboration avec le chargé des formations, de l’animation, de la médiation et de l’EAC, le/la stagiaire sera amené-e à réaliser différentes tâches :

  • Repenser l’exposition « À la découverte du PCI en Bretagne » (contenus, objets, animations, etc.) ;
  • Élaborer un cahier des charges et coordonner les échanges avec les différents prestataires ;
  • Participer à la rédaction de supports de médiation et de fiches pédagogiques.

Profil et compétences :

  • Formation de niveau master type sciences humaines et sociales, médiation ou ingénierie culturelle ou patrimoniale ;
  • Bonne connaissance du patrimoine culturel immatériel et de ses acteurs aux niveaux régional, national et international
  • Rigueur de travail et organisation impératifs ;
  • Bonne capacité rédactionnelle ;

Conditions :

  • Stage rémunéré selon la gratification en vigueur ;
  • Temps plein (35h), basé à Lorient (télétravail possible) ;
  • Début envisagé : février 2022.

Procédure d’embauche :

Les candidatures, comportant une lettre de motivation et un CV, sont à envoyer avant le 28 janvier 2022 par mail à contact@bcd.bzh