Erwan Le Gall, responsable de la vulgarisation de la matière de Bretagne à Bretagne Culture Diversité animera une conférence autour, notamment, de l’influence que la guerre de 1870-1871 a pu avoir sur celle de 1914-1918. Cette conférence se tiendra le mercredi 23 septembre à partir de 18h30 à la Maison des cultures de Bretagne à Saint-Brieuc. Elle s’inscrit dans le programme des Journées européennes du patrimoine 2020.
La Première Guerre mondiale ne peut s’appréhender sans d’incessants allers-retours, débusquant synonymes et antonymes, vers 1870-1871. Certes, il ne s’agit pas pour nous de souscrire à la vision, depuis longtemps taillée en pièces par l’historiographique, d’une « Revanche » constamment recherchée pendant 44 ans par la France : celle-ci n’existe pas plus que la seconde guerre de 30 ans (1914-1945) un temps théorisée par Charles de Gaulle. Pour autant, il est indéniable qu’il existe un dialogue entre les périodes 1870-1871 et 1914-1918, la première exerçant sans conteste une importante influence sur la seconde, notamment lors de sa genèse. Il s’agira donc de débusquer les continuités entre ces deux conflits tout en singularisant ces séquences historiques distinctes qui ne sauraient être un seul instant être confondues en une seule et même trame.
Et qui mieux qu’Auguste Nayel pour illustrer cette subtile passerelle ? Né à Lorient le 16 mai 1845, il débute sa carrière d’artiste dans la Marine en tant qu’ouvrier-sculpteur. Participant en 1875 au Salon, il devient rapidement une grande figure lorientaise : enseignant au Lycée de la sous-préfecture du Morbihan, il assure les cours municipaux de dessin tout en devenant, en 1887, le premier conservateur du Musée des beaux-arts de la ville.
On pourrait croire que la guerre de 1870 constitue une parenthèse dans son parcours puisqu’on le retrouve d’abord en tant que sergent-major, puis bientôt en tant que lieutenant, au 1er bataillon du 31e régiment de gardes-mobiles pendant le siège de Paris. Pourtant, cet artiste complet, aussi à l’aise en tant que sculpteur que peintre, puise dans cette expérience de guerre non seulement la source durable de son inspiration, sur un mode héroïco-patriotique, mais semble annoncer la figure de l’artiste combattant, indissociable des mobilisations intellectuelles pendant la Grande Guerre.