Auteur : Tudi Kernalegenn
Pendant cinquante ans, Notre-Dame-des-Landes a été le cœur d’un conflit d’aménagement concernant un projet d’aéroport. À partir de la fin des années 2000, la contestation se durcit et se cristallise autour d’une « ZAD », occupation pérenne du territoire concerné par des militants anti-aéroport. En 2018, finalement, le projet est abandonné.
Un projet contesté d’aéroport international
L’idée d’un nouvel aéroport international dans la région nantaise germe dans les années 1960, au cœur des Trente Glorieuses. Dès que les habitants concernés en ont connaissance, en 1972, ils s’organisent en un Comité de défense, qui devient l’Association de défense des exploitants concernés par l’aéroport (ADECA). Avec l’aide des syndicats agricoles, cette association travaille à informer la population des conséquences de l’implantation d’un aéroport sur leur commune. Une Zone d’aménagement différé (ZAD) de 1 225 ha est malgré tout établie, pour laquelle le Conseil général est nommé préempteur.
À la fin des années 1970, le projet semble abandonné. Discrètement pourtant le Conseil général fait jouer son droit de préemption. Il faut attendre 2000 pour que le projet soit repris sérieusement, quand Lionel Jospin lance la procédure préalable à la réalisation de l’aéroport. Ce qui provoque la même année la création de l’Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (ACIPA) qui devient le fer de lance de la contestation au projet d’aéroport. L’ACIPA se développe rapidement et travaille à informer la population et à organiser la contestation.
Malgré la résistance qui se diffuse, le projet avance. Un débat public a lieu en 2002-2003, qui réunit 7 420 participants en seize réunions. En octobre 2003 le gouvernement donne son accord de principe au projet, qui est donc lancé officiellement. L’enquête d’utilité publique a lieu en octobre-novembre 2006. Une bonne partie des habitants et des associations y participent, pour témoigner de leur désaccord. Malgré une opposition majoritaire parmi les avis exprimés, la déclaration d’utilité publique est publiée le 10 février 2008.
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