Une calle Bretones, rue des Bretons, dans le port de Sanlùcar de Barrameda, situé dans la baie de Cadix, témoigne de la présence de nombreux marchands bretons durant le Moyen Âge.
Dès les XIIe et XIIIe siècles, les navires bretons commercent avec les grands ports atlantiques de la péninsule Ibérique, notamment en Biscaye et en Galice. En 1310, le duc de Bretagne se rend en Espagne pour épouser Isabelle de Castille et séjourne à Sanlùcar de Barrameda, l’un des grands ports andalous et l’un des fiefs de sa belle-famille. Dès lors, les Bretons obtiennent divers privilèges commerciaux et administratifs dans cette cité et ils s’y installent. Quelques décennies plus tard, ils disposent de leur propre quartier, un ghetto libre, géré par un consul. Jusqu’en 1643 y subsistera un « maire des Bretons ». À partir du XVe siècle se développe en effet l’exportation des toiles bretonnes , particulièrement vers la péninsule Ibérique, commerce florissant avec la création de colonies en Amérique du Sud où les « olonnes », « crées » et « noyales » bretonnes sont particulièrement appréciées. Certains marchands ouvrent des maisons de commerce sur place. Les navires bretons reviennent chargés de vins espagnols. Au milieu du XVIIe siècle, on compte encore une soixantaine de familles bretonnes à Sanlùcar, tandis que de l’autre côté de la baie, à Cadix, d’autres marchands, venus de Saint-Malo, se sont également installés. Au début du XVIIIe siècle, on y compte une centaine de maisons de commerce malouines.
Un quartier breton en Andalousie
Auteur : Erwan Chartier / novembre 2016
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Auteur : Erwan Chartier, « Un quartier breton en Andalousie », Bécédia [en ligne], ISSN 2968-2576, mis en ligne le 17/11/2016.
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Auteur : Erwan Chartier
Erwan Chartier-Le Floch est journaliste et écrivain. Il a rédigé une vingtaine d'ouvrages sur la Bretagne. Docteur en études celtiques, il enseigne l'histoire et l'actualité des pays celtiques à l'université de Rennes 2.