C’est vers 1873 qu’Alfred Beau s’installe à Quimper. Les motivations de cette venue restent encore obscures aujourd’hui. Contact pris avec M. Fougeray, directeur de la Faïencerie de la Grande Maison, il y réalise plusieurs pièces. Se voyant refuser le droit de signer sa production, il propose ses services à Mme veuve Porquier qui les accepte.
La technique de décoration, proche de l’aquarelle, qu’utilise Beau est très différente de celle en vigueur à Quimper. Ceci laisse à penser qu’il connait déjà le métier.
Il a exposé à Saint-Brieuc, en 1872, un panneau de dix peintures sur faïence. La comparaison avec les œuvres du céramiste Michel Bouquet exécutées en 1861 est un élément de réponse.
À Quimper, en 1876, le compte rendu de l’exposition nous décrit les décors empreints de japonisme du service botanique créé par le Morlaisien.
Alfred Beau aura un rôle de directeur artistique à la manufacture Porquier. Il ne se contente pas de créer des modèles et forme également le personnel, gage de la qualité d’exécution de ses projets.
Son travail est souvent documenté. La vie quotidienne en Cornouaille est l’élément dominant de ses compositions. Ses talents de photographe l’aident dans ce domaine. Grâce à un agrandisseur photographique il est aisé d’amener la taille d’une scène au format d’une pièce, et de respecter ainsi rigoureusement les proportions.
Le succès de ces décors est étroitement lié à l’arrivée du chemin de fer à Quimper en 1863, permettant aux touristes et aux artistes de découvrir la Bretagne.
Alfred Beau décède le 11 février 1907. Il aura marqué à tout jamais la faïence de Quimper, ouvrant la voie aux nombreux artistes qui travailleront pour les manufactures quimpéroises au XXe siècle.