La sépulture de Pierre de Broërec

Auteur : Victorien Leman / mai 2020

Le lien fort existant entre la famille de Broërec et la chapelle de Locmaria est monumentalisé par la présence de la plate-tombe de Pierre de Broërec. Originellement placée dans le chœur de la chapelle, la sculpture est déplacée au XIXe siècle pour être installée à l’endroit où on peut encore la voir aujourd’hui. Elle se présente sous la forme d’une grande dalle de calcaire de 3 m de long pour 1,50 m de large. On y voit un chevalier en position d’orant, paré de son écu, de son épée, de ses éperons et de pièces d’armures. Ses pieds reposent sur un chien, symbolisant la fidélité. Il est encadré par un dais de style gothique, lui-même surmonté de deux anges sortant des nuées et tenant des encensoirs ; l’un des anges semble tenir un plat et le second une coupe qui pourrait bien être les symboles de l’eucharistie (le pain et le vin). De part et d’autre de la figure principale, on distingue quatre registres où sont associés hommes et femmes deux à deux, dans une attitude de déploration. À chacun de ces personnages et du chevalier central sont associés des écussons portant des armoiries. Il n’est cependant pas possible, en l’état actuel de la documentation, de déterminer avec certitude à quelles familles renvoient ces blasons. Ceux-ci doivent selon toute vraisemblance correspondre aux liens de filiation du défunt (quartiers de noblesse). La cotice que l’on perçoit sur l’écu de l’orant pourrait bien correspondre aux armes des Broërec, qui portaient « d’hermines au bâton de gueules en bande ». Les vêtements relativement longs que portent les personnages ainsi que l’armement du chevalier suggèrent une datation remontant milieu du XIVe siècle, ce qui correspond tout à fait à la date que l’on trouve dans l’inscription encadrant le chevalier :

« Ci git Pierre, fils d’Alain de Broërec, dont Dieu ait l’âme ; qui trépassa à Saumur le jeudi avant la Saint Martin d’hiver, en venant de la guerre d’entre le roi de France et le roi d’Angleterre ; et fut l’ost de France au pont d’Avandin, et l’ost d’Angleterre devant Tournay. Et le fit Alix, sa femme, et Guillaume, son frère, apporter céans l’an 1340. »

Plate-tombe de Pierre de Broërec, vers 1340. Cliché: Victorien Leman, 2017.

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Auteur : Victorien Leman, « La sépulture de Pierre de Broërec », Bécédia [en ligne], ISSN 2968-2576, mis en ligne le 13/05/2020.

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Proposé par : Bretagne Culture Diversité