Né en 1884 à Paris, Georges Duhamel est un médecin et un écrivain à succès. Sa vie et son œuvre sont indissociables de la guerre et de ses horreurs. Engagé volontaire en 1914, il est au plus près des souffrances des poilus en exerçant, sur le front, dans une ambulance chirurgicale. De son expérience de guerre, il tire le roman Civilisation, texte profondément pacifiste récompensé en 1918 par le prix Goncourt.
Elu à l’Académie française en 1935, Georges Duhamel est pourtant rattrapé par la guerre et, à l’instar de milliers de parisiens, se retrouve lui aussi sur les routes de l’exode, fuyant à la mi-mai 1940 la capitale bientôt déclarée « ville ouverte » et l’arrivée des Allemands. Avec sa femme, l’actrice Blanche Albane, il rejoint Rennes où l’un de ses enfants, Jean, effectue ses études de médecine. Là, l’écrivain retrouve également le célèbre chirurgien Eugène Marquis.
En Ille-et-Vilaine, le docteur Georges Duhamel ne tarde pas à reprendre du service, cette fois-ci au sein de cet hôpital Pontchaillou qu’il décrit comme étant « le royaume et le refuge de la charité en péril ». Le rythme est à la mesure de la débâcle des armées françaises et l’Académicien opère environ 5 personnes par jour. Dans Lieu d’asile, texte interdit par les Allemands et qui revient sur cette expérience rennaise, le lauréat du prix Goncourt affirme avoir soigné 600 personnes.