Lanester, un territoire ouvrier authentique ? Enjeux d’enracinement et d’autochtonie en milieu populaire par Jean-Noël Retière
Comment être autochtone dans une commune ouvrière ? En nous focalisant sur Lanester, il s’agira dans cette communication de questionner l’expression et l’enjeu que revêtent, pour des classes populaires, le fait et/ou le sentiment d’un enracinement local dans la participation à la vie publique. Celui-ci est tributaire, certes, de l’intrication des liens sociaux maillant ce territoire ouvrier. Cependant, comme nous tenterons de le montrer, ce fait et ce sentiment ne sauraient être dissociables de processus concourant à la fabrication de ressources tant matérielles que symboliques forgeant l’échelle de valeurs locales. C’est ce que nous avons appelé capital d’autochtonie. Mais suffit-il d’être Lanestérien pour posséder un tel capital ? Quelles chances des résidents appartenant aux classes populaires possèdent-ils aujourd’hui de poursuivre leur participation (civique et sociable) à la vie de la commune quand ce capital est frappé d’obsolescence ? Les enseignements tirés de l’ethno-histoire de cette commune permettront, nous l’espérons, d’esquisser des réponses, du moins des éclairages à ces questions.