Les problématiques et les enjeux de la mise en tourisme du Patrimoine Culturel Immatériel en Haute Amazonie : le cas du peuple Sápara - Wladimir Mejia Ayala
En Équateur, les Sáparas habitent dans une des zones les plus isolées de la Haute Amazonie. Dans cet espace, les incursions de touristes ont débuté au début des années 2000, lorsque leurs traditions culturelles ont été proclamées par l’UNESCO comme Chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité. Cependant, l’origine du tourisme chez les Sápara reste plutôt lié au développement de l’industrie pétrolière laquelle s’est développée dans les années 1970 provoquant des changements importants dans la vie des peuples indigènes. Ils ont fondé de nouvelles communautés ce qui a engendré de nouveaux défis, ceux-ci liés, à l’avènement de la scolarisation.
Chez les Sáparas la scolarisation a mis en place un nouveau rythme de vie qui a entrainé une pression sur les ressources. Ils ont trouvé dans la mise en tourisme de leurs traditions une solution. Par contre, la mise en tourisme de ce patrimoine implique le risque de bouleverser encore leur manière de vivre. Dans cette perspective, je prétends montrer que lorsque l’on arrive à comprendre la recréation d’une tradition d’une manière systémique, il est possible de surmonter certaines des difficultés qui se présentent lors de sa mise en tourisme. Ce que nous amène à penser qu’il existe des traditions qui non seulement autorisent leur pratique touristique mais, dans certains cas, leur continuité puisse dépendre grandement du tourisme.
Biographie
Wladimir MEJÍA AYALA est docteur en géographie diplômé de l'université d'Angers. Ingénieur agroforestier à l'université de Nariño, il est professeur en géographie du tourisme et des systèmes socio-environnementaux. Ses recherches portent sur les problèmes et les enjeux de la mise en tourisme du patrimoine culturel immatériel des sociétés traditionnelles.