En 1988, Pierre Viaud, viticulteur au Landreau, plante une vigne au clos du Gauffriaud situé sur cette même commune. Cette vigne est constituée de plants de melon de Bourgogne, le cépage du muscadet. En 1995, il observe sur un des plants de cette jeune vigne des raisins noirs portés par l’un des bras du cep qui en comporte trois, alors que les deux autres portent des raisins blancs. Le phénomène se répète les années suivantes.
Vers 2000, après avoir contacté l’ITV de Nantes (Institut technique du vin, aujourd’hui Institut français de la vigne et du vin, Château de la Frémoire, 44120 Vertou), un petit groupe de travail d’une douzaine de personnes est constitué, associant autour de MM. Viaud père et fils quelques confrères vignerons, le syndicat des défense des AOC du muscadet (SDAOC), l’Institut français de la vigne et du vin (centre de Nantes) et l’INRA de Montpellier, afin de s’assurer de la réalité de la mutation, de la caractériser et de garantir la pérennité du nouveau cépage.
Sur le plant d’origine un rameau a été prélevé pour engager une campagne de multiplication et de plantation. Parallèlement, Jean-Luc Viaud, le fils et successeur du précédent, a planté quelques rangs de ce « melon de Bretagne » ; en 2005, la première vendange du nouveau cépage a produit 20 litres de vin ; les années suivantes le rendement des vendanges a augmenté régulièrement pour atteindre le volume encore modeste de 100 litres en 2008. Divers types de vinification ont été entrepris sur ces mini-vendanges en partenariat avec l’ITV et, en tenant compte du faible recul actuel et de la qualité des millésimes récoltés, les meilleurs résultats ont été obtenus pour élaborer des crémants rosés.