Des initiatives ponctuelles et associatives pour l’enseignement du breton existent depuis près de deux siècles (Laouenan, Gaidoz, Ar Falz, etc.). Mais au sein de l’institution scolaire, c’est surtout à partir de l’époque où l’instruction se généralise que la question de la place du breton à l’école se pose et, pour les défenseurs de la langue, de manière accrue et particulièrement crispée dans les années 1880-1950, l’interdiction du breton se radicalisant et le français étant la seule langue d’enseignement (souvenirs d’élèves punis ou ayant connu le « symbole »). À partir des années 1950, le breton peut être enseigné à l’école et au cours des quatre décennies suivantes plusieurs initiatives naissent : la loi Deixonne (1951) pour le breton en option en collège et lycée (et baccalauréat), l’association Diwan (1977) pour un enseignement breton immersif, la circulaire Savary (1982) autorisant l’ouverture de classes bilingues publiques puis privées catholiques (1990), l’ouverture d’un cursus universitaire complet et du CAPES de breton (1985), etc.
Actuellement, les filières d’apprentissage du breton croissent, même si elles n’atteignent pas les chiffres projetés par la politique linguistique du Conseil régional de Bretagne : environ 17 800 élèves inscrits en filières bilingues et environ 15 000 bénéficiant d’une initiation en primaire ou de l’option dans le secondaire (soit environ 3 % des élèves de l’Académie de Rennes). Environ 29 millions d’euros (dont environ 80 % Éducation nationale) et 700 postes d’enseignants y sont consacrés. Quelques enjeux actuels concernant l’enseignement du breton sont à considérer en regard de la situation sociolinguistique : le vivier des enseignants face à une demande sociale supérieure à l’offre, la pratique du breton en dehors de la classe de cours et de l’école pour que les élèves deviennent des locuteurs en diverses situations, la forme de la langue transmise et pratiquée.
