Le 27 janvier 1973 débute une longue grève des étudiants en médecine rennais qui dénoncent les effets pervers sur leur formation d’une politique indifférente aux réalités régionales. En 1972, la Bretagne compte 5,2 lits de court séjour pour 1 000 habitants, quand l’indice dépasse 7 dans les régions les mieux dotées.
La grève sert de déclencheur. Début avril, le CELIB demande un plan d’urgence. En réponse, le ministre de la Santé, Michel Poniatowski, autorise l’élaboration d’un plan médico-hospitalier dont la version définitive sera soumise au gouvernement en juin 1975. Un milliard et demi de francs sur dix ans est demandé pour combler le retard breton.
Mais l’heure est à la maîtrise des dépenses de santé. Dès 1974, Simone Veil annonce au conseil régional qu’elle ne pourra pas tenir tous les engagements de son prédécesseur. Pire, le plan reçoit son coup de grâce lorsque le gouvernement décide d’abaisser les indices lits/population qui servent de référence aux autorisations d’équipements. La carte sanitaire de la Bretagne, arrêtée sur cette base en juillet 1977, a pour conséquence de placer la région en surcapacité hospitalière. Désormais, les projets sont assortis à des redéploiements entre services ou établissements.
Quoi qu’il en soit, les crédits alloués furent importants (200 millions de francs par an de 1974 à 1976) et le plan a produit ses effets quantitativement et qualitativement. En cinq ans, 1 000 nouveaux lits sont ouverts. De nouveaux hôpitaux sont construits (à Rennes et à Saint-Brieuc par exemple), ainsi que des plateaux techniques (Lorient). La plupart des établissements profitent d’opérations de rénovation ou d’humanisation qui améliorent notablement l’accueil des patients.