Élément essentiel de l’écosystème, la haie constitue l’ossature du bocage et son milieu majeur. Le « complexe » haie-talus-fossé adopte ici des formes variées où la hauteur de la levée de terre, la profondeur de la rigole et la composition végétale conditionnent des modes de vie très différents. Rien de comparable en effet entre une haie de ragosses soigneusement émondées et une haie naturelle où de hauts arbres s’expriment librement et étalent de larges houppiers.
Les ruisseaux, rigoles et mares contribuent à la richesse biologique du bocage. Photographie : Marc Rapilliard
Bien que la gestion humaine oriente sa structure, le bocage reste un espace naturel, dans le sens biologique du terme. Le maillage des haies y constitue une « forêt linéaire » dont les caractéristiques écologiques s’apparentent à celles des lisières, dont la richesse biologique est désormais prouvée. C’est ici en effet que cohabitent les essences qui apprécient l’ombre et celles qui préfèrent la lumière, celles adaptées à l’humidité ou à la sécheresse et les espèces de milieux ouverts et fermés.
Cette forêt linéaire compose un écosystème riche et complexe où trouvent refuge une faune et une flore originales. Arbres, arbustes, talus, ruisseaux, mares et bosquets composent ici une mosaïque d’habitats propices à la biodiversité.
Aux marges du pays de Rennes, cette diversité est amplifiée par l’existence de landes et de friches, lorsque la roche affleure, et de bandes boisées sur les pentes et les reliefs plus marqués.
Chaque étage de la haie constitue une niche écologique. Les strates herbacées, arbustives et arborescentes ainsi que le talus constituent des composantes essentielles du complexe « haie-talus ». Dessin : Thomas Schmutz