Le 11 novembre 1918 consacre le triomphe du maréchal Ferdinand Foch. C’est en effet en son wagon de commandement que les plénipotentiaires allemands signent la défaite de l’Allemagne. Mais une chose est moins connue : les liens extrêmement forts qui lient le commandant en chef des forces alliées sur le front ouest à la Bretagne. C’est d’ailleurs dans la péninsule armoricaine, alors qu’il réside en son manoir de Traonfeunteuniou, à quelques encablures de Ploujean, que la guerre surprend pendant l’été 1914 ce fervent catholique.
Né à Tarbes le 2 octobre 1851, Ferdinand Foch effectue l’essentiel de ses études à Paris : d’abord à Polytechnique puis à l’Ecole supérieure de guerre, là où est formée l’élite des officiers français. Bien loin de ses racines familiales, qui plongent en Gascogne, le jeune artilleur débute sa carrière au 24e régiment, unité dont les casernes se trouvent à Paris, Aubervilliers et Bernay, puis au 31e régiment, qui tient pour sa part garnison à Paris, Melun et Romainville. Viendront ensuite de très prestigieuses fonctions, du commandement de l’Ecole de guerre en 1908 au commandement du redoutable XXe corps d’armée, celui que l’on dit « de fer », à Nancy, en 1913.
La rencontre avec la Bretagne de celui qui n’est alors « que » le lieutenant Foch date du 30 mars 1878, jour de son affectation à Rennes, au 10e régiment d’artillerie, en tant qu’officier instructeur. C’est le début d’une longue histoire d’amour scellée par un mariage avec Julie Bienvenüe, petite cousine du célèbre ingénieur Fulgence Bienvenüe, le père du métropolitain parisien. L’union est célébrée le 5 novembre 1883, en l’église Saint-Michel de Saint-Brieuc et, trois ans plus tard, le couple achète le manoir de Traonfeunteuniou, dans les environs de Morlaix. C’est là, précisément, que le général Foch est rappelé d’urgence en Lorraine, le 26 juillet 1914…