Apparues à la charnière du xviiie et du xixe siècles en Angleterre, les activités nautiques de loisir restent des pratiques marginales jusque dans les années 1960. Les régates apparaissent longtemps réservées à une élite sociale, bourgeoise ou aristocratique, s’adonnant à un loisir de classe. La plupart des propriétaires de bateaux de plaisance se contentent d’une place à flot dans un port de pêche ou de commerce. Or, non seulement la Bretagne dispose de nombreux sites portuaires aménagés au cours du xixe siècle, mais le trafic portuaire y a périclité du fait notamment de la croissance du tonnage des bateaux. En 1943, au cœur de la Seconde Guerre mondiale, le nouveau Comité régional du tourisme fait ainsi du développement du nautisme une priorité. Le régime de Vichy soutient d’ailleurs une politique spécifique visant la démocratisation de ce loisir. C’est ainsi que le centre Cassard est créé à Nantes en 1943. D’autres sont attendus mais, confrontés à un contexte de guerre défavorable, les projets restent sans suite.
À la Libération, les instances administratives sont remaniées mais l’idée d’une démocratisation du nautisme n’est pas abandonnée. En 1947 est créé dans l’archipel des Glénan un centre de formation international, qui doit permettre aux anciens résistants le réapprentissage de la vie civile. L’association axe rapidement ses activités sur la voile, reprenant les bateaux du centre Cassard. Devenu en 1957 le centre nautique « Les Glénans », il est, après avoir connu une réorganisation importante au début des années 1980, la plus importante école de voile d’Europe.