Les marais côtiers du sud du Massif armoricain ont de longue date été aménagés, notamment pour la production de sel solaire. De multiples bassins nécessaires à la cristallisation du sel y ont été façonnés dans l’argile plastique et imperméable déposée par les transgressions marines. Le marais salant de Guérande en compte plus de 2 000. Ils forment une mosaïque complexe d’habitats lagunaires. Leur diversité est essentiellement liée à la variation de la salinité induite par la gestion de l’eau et les caractéristiques des différents bassins.
La déprise salicole du milieu du siècle dernier a favorisé une diversification des taux de salinité et donc des habitats associés. Dans certains bassins abandonnés se développe une espèce rare et menacée à l’échelle mondiale : la Tolypelle saline (Tolypella salina). Ce végétal appartient à un groupe d’algues complexe et encore peu étudié : les Characées.
Son écologie particulière la rend très vulnérable. Le développement de cette espèce annuelle est conditionné par de fortes variations de salinité : faibles en période hivernale, et en augmentation constante jusqu’à assèchement du bassin à la fin du printemps. Sur le marais de Guérande quelques dizaines de bassins abritent cette Characée. Elle a aussi été observée en 2004 dans la lagune de Nérizelec dans le Finistère, et en 2016 dans le marais salant du Mès en Loire-Atlantique.