À partir de l’automne 1939, alors que la guerre vient d’éclater, le port de Saint-Nazaire est un maillon important dans la logistique du corps expéditionnaire britannique alors que la guerre vient d’éclater. Durant des mois, des convois escortés par la Royal Navy depuis le canal de Bristol déversent hommes et matériel sur les quais nazairiens. À hauteur de Belle-Île, ces convois sont pris en charge par les pilotes pour entrer dans l’estuaire de la Loire. Les autorités militaires françaises tentent en vain de rappeler à l’ordre la Royal Navy dont les navires, à l’approche de l’estuaire, n’hésitent pas à se dépasser, changeant, de ce fait, l’ordre des convois.
Depuis la fin de l’âge d’or du charbon gallois, les quais de Saint-Nazaire n’ont jamais été aussi encombrés. De nombreux camps et entrepôts de matériel sont créés par les Britanniques à Saint-Nazaire et dans la campagne environnante. Cette présence va beaucoup marquer la population. Elle suscite même des vocations musicales comme celle du sonneur Émile Alain, qui découvre, adolescent, la cornemuse en voyant le pipe band de la police de Glasgow défiler et en écoutant des pipers écossais dans un camp aménagé près du remblai de la cité navale. Cette importante présence écossaise explique pourquoi, selon le quotidien d’Édimbourg The Scotsman, environ 1 000 Écossais se retrouvent sur le Lancastria, et plus de 400 y trouvent une fin tragique. La bonne connaissance du port breton par les Britanniques et sa situation géographique les conduisent à le choisir en juin 40 comme un des ports de rembarquement du corps expéditionnaire.