#4 Guy Caro
Guy Caro est né le 29 mai 1937 à Plessala dans les Côtes-d’Armor. Fils d'un marchand de bestiaux, neveu d'un médecin, il a fait des études de psychologie à Paris. Il adhère dès 1966 à la CIR (Convention des institutions républicaines), parti politique créé par François Mitterrand. Il participe en 1968, en tant que militant de la CFDT, au « Comité d’Action Santé », et est candidat pour le PSU aux législatives de 1968 à Loudéac. Il est élu conseiller général en 1970 à Plouguenast. Il rejoint la tendance Gauche révolutionnaire (GR). Élu au nom de cette tendance à la direction nationale du parti, il prend la responsabilité de la « commission sur les minorités ethniques ». Il quitte le PSU en 1973 pour rejoindre les Comités d’actions bretons (CAB) qui faisaient suite aux « Comités de Soutien aux Détenus Politiques Bretons ». Il sera en mars 1998 tête de liste aux régionales en Ille-et-Vilaine sous l’étiquette « Régionaliste ». Il a exercé en tant que médecin-psychiatre réputé en alcoologie ainsi qu’en tant qu’enseignant-chercheur à l’Université de Rennes 1.
Guy Caro est un militant infatigable et une personnalité attachante parfois raillé, caractérisé par son franc-parler, ses coups de cœur et ses excès. En juillet 1975 il fait 5 jours de prison pour une tournée de théâtre de guignol contre René Pleven, alors président du Conseil général des Côtes-d’Armor. Ce lecteur de Témoignage Chrétien, catholique pratiquant, tout à la fois cadre du PSU, et candidat à ce titre à diverses élections, est un électron libre. Dès le début des années 1970, proche du FLB, et au contact de Glenmor, écrivain et poète de langue française et bretonne, il radicalise son discours imprégné de nationalisme breton et produit au sein de son parti de nombreux textes prônant l’autonomie nationale pour la Bretagne. Ses positions sur le colonialisme intérieur resteront toutefois minoritaires face à de nombreux militants du PSU, comme ce sera le cas au cours des rencontres de Mûr-de-Bretagne en janvier 1972. En 1973, Guy Caro quitte le PSU pour rejoindre les Comités d’actions bretons (CAB) dont l’un des slogans était « Joint, Lait, F.L.B., même combat ! », et qui mèneront campagne (meeting du 1er mai à Lorient) aux côtés de René Dumont pour la campagne présidentielle de 1974. Caro se revendique dès lors clairement comme militant « régionaliste ». Il est par ailleurs célèbre pour ses diatribes enflammées sur l’alcoolisme des Bretons. Selon lui, « des bureaucrates n’ont pas le droit d’interdire les bar-tabacs, car ces lieux contribuent au lien social et à l’action culturelle ». Coresponsable d’une recherche interdisciplinaire sur « Alcoolisme et Bretagne » de 1974 à 1977, il anime depuis 1981 une recherche appliquée sur « Manière de boire et problèmes d’alcool » à travers des activités thérapeutique, de formation et de prévention des problèmes d’alcool en milieu scolaire, ainsi qu’en entreprise. En tant que médecin psychiatre et hygiéniste, il a été de ceux qui comme Félix Guattari remettait en cause la psychiatrie traditionnelle. Il a par ailleurs exercé dans le cadre du BAPU (bureau d'aide psychologique universitaire) et a été pendant un an directeur médical de la Clinique Burloud, près de Rennes, établissement psychiatrique de 52 lits créé par la Fondation pour la santé des étudiants de France,
Pour aller plus loin :
La médecine en question, Cahiers libres 156-157, François Maspero. 1969. — De l’alcoolisme au bien boire, t.I : Logiques sociales, L’Harmattan, 1990 ; t. II : De l’alcoolisme au savoir-boire, L’Harmattan, 2006 (2e éd., 2007). — Aspects socio-culturels de l’usage et de l’abus d’alcool et stratégies de prévention par l’éducation. Interdire, diaboliser ou apprivoiser l’alcool ?, Éd. UNESCO, 1995. — Ce soir, on vous met le feu.
« Des Révolutionnaires en Pays Breton » est une série produite et préparée par Bretagne Culture et Diversité
Proposée et réalisée par Roland Michon
Musique du générique de Per Tallec