A propos du donjon de Saint-Aubin-du-Cormier

Auteur : René Cintré / novembre 2016

Édifié en 1225 par le duc Pierre Mauclerc afin de renforcer son emprise sur la frontière, le donjon de Saint-Aubin-du-Cormier témoigne à lui seul de l’affirmation du pouvoir ducal en Bretagne à partir du XIIIe siècle. De ses origines capétiennes en tant qu’arrière-petit-fils de Louis VI, Pierre Mauclerc – qui devint duc de Bretagne en épousant la princesse Alix – avait viscéralement dans le sang cette passion du pouvoir… pour gouverner et assujettir les grands barons certes, mais aussi – et surtout – pour empêcher la mainmise de la France sur la Bretagne. C’est pour cette raison qu’il fit construire ce magnifique donjon qui ne comprenait pas moins de quatre étages, avec des murs de plus de 3,50 mètres d’épaisseur… que les Français eurent beaucoup de mal à démanteler à coups de mines en 1489, « tant la muraille était bonne, et telle qu’il ne s’en faisait plus de semblable à cette époque » ! En effet, abattu et ruiné aussitôt après « les guerres de Bretagne », il fut littéralement coupé en deux : maintenu en l’état « devers France », entièrement détruit « devers Bretagne »… afin de renvoyer l’image de la défaite et garder le souvenir de « la journée » qui se déroula à l’ombre de ses hauteurs, le 28 juillet 1488. Tout un symbole donc, doublé d’un authentique lieu de mémoire.

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Auteur : René Cintré, « A propos du donjon de Saint-Aubin-du-Cormier », Bécédia [en ligne], ISSN 2968-2576, mis en ligne le 23/11/2016.

Permalien: https://bcd.bzh/becedia/fr/a-propos-du-donjon-de-saint-aubin-du-cormier

Proposé par : Bretagne Culture Diversité