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Croire en (la) Bretagne

Krediñ e Breizh ~ Craire den (la) Bertègn

La religion catholique tient longtemps une place centrale au sein de la péninsule armoricaine.

Beaucoup d’indices montrent que la Bretagne de la fin du Moyen Âge est christianisée en profondeur. Parmi les dévotions de masse, le XVe siècle voit se confirmer la vogue des saints locaux, dont l’un des plus fameux est certainement Yves Hélory, canonisé en 1347. Au XVIe siècle, on compte un prêtre pour moins de 100 habitants dans les paroisses de Cléder et Plouescat. Pourtant, dans la péninsule armoricaine comme ailleurs, les ralentissements de la foi, même s’ils sont parfois un peu plus tardifs, se font ressentir vivement.

Si la séparation des Églises et de l’État, en 1905, donne lieu à de vifs débats, et parfois même à des affrontements, c’est un enfant de Tréguier, Ernest Renan, qui, en 1863, envisage pour la première fois Jésus comme un simple personnage historique.

Le duc Jean V représenté en prière avec son saint éponyme : saint Jean. Vitrail d’une des fenêtres hautes du chœur de la cathédrale Saint-Corentin de Quimper (1415-1416). Cliché : Luc Tranvouez.

 

À ces (non)croyances vient s’ajouter l’histoire d’un sentiment, celui d’être breton.  S’il est difficile de le dater, il est en revanche certain que c’est au contact de l’Autre qu’il se développe. C’est donc parce qu’ils sont confrontés au monde que des Bretons cultivent et promeuvent leur singularité.

 

Affiche pour un pardon. Archives municipales de Landerneau : 13 Fi 44.
Affiche de fest-noz. Archives municipales de Landerneau : 13 Fi 107.
 

Affiche pour le grand pardon des Terre-Neuvas (1931). Musée de Bretagne : 998.0091.1.
Affiche pour un match de basket-ball. Archives municipales de Landerneau : 13 Fi 420.

Illustration de couverture : Sainte-Anne-d'Auray, un pardon à Notre-Dame d'Auray sous Louis XIII, estampe de Prosper Saint-Germain (1844). Collections Musée de Bretagne : 939.0028.198.