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La constitution des pouvoirs

Seveniñ ar galloudoù ~ Coment qe fute orinës les pouvairs

La construction du pouvoir en Bretagne est un long et sinueux chemin débutant au Ve siècle : d’abord un éphémère royaume, puis un duché, tous deux traversés par de nombreuses luttes intestines.

Les influences extérieures sont par ailleurs multiples : les Vikings aux IXe et Xe siècles, les Plantagenêts au XIIe siècle… et bien entendu le royaume de France.

Au XIIIe siècle, les ducs de la maison de Dreux étendent le domaine et renforcent leur emprise sur la péninsule, accentuant la centralisation du pouvoir face aux grands féodaux. Ce n’est pas là une spécificité bretonne puisqu’on observe au même moment une tendance similaire à l’échelle du royaume capétien.

Anne de Bretagne, symbole de l’unité, carte postale des éditions Kanevedenn. Musée de Bretagne : 980.0063.4.

 

Vue intérieure de la salle où l’on tient l’assemblée des États de Bretagne, à Nantes, en 1764. Estampe d’Antoine Hénon. Musée de Bretagne : 949.0036.

 

 

À partir de Jean IV, on assiste à un développement des structures de gouvernement : l’administration gagne en efficacité et la principauté s’émancipe à la faveur de la guerre de Cent Ans et de l’affaiblissement du royaume de France.

Souverains, les ducs entretiennent des contacts directs avec la papauté et d’autres princes d’Europe mais sans jamais remettre en cause l’État royal.

Toutefois, cela n’empêche pas le duc François II de s’opposer frontalement au roi Louis XI, qui souhaite la fin des principautés.

Loin d’être la rupture nette que l’on présente souvent, 1532 est l’aboutissement d’un processus long d’intégration progressive au royaume de France. En tant que province nouvellement unie, la Bretagne demeure une préoccupation constante du pouvoir royal, ce d’autant plus qu’elle occupe une position de frontière maritime. 

Le maire de Rennes, Jean Janvier, posant en 1911 devant le monument de Jean Boucher célébrant l’union de la Bretagne et de la France. Musée de Bretagne : 2017.0000.2360