Photographie : Gilles Pouliquen
ESCRIURE
ÉCRIRE
La jeune fille de Germont découvre son pays et se découvre en même temps.
Marcelle ne se promène jamais sans un crayon noir et un cahier plié en deux dans sa poche.
Dès ses trente ans, elle va tout explorer : nouvelles, chroniques littéraires au Courrier du Centre, poésie avec Ballades innocentes et Ballades de la mort vive, certaines éditées par René Rougerie, prose poétique, qu’elle poursuivra toute sa vie.
A quarante ans, elle aborde les rivages de l’ethnographie, recueillant contes, proverbes, pratiques.
Elle entrecroise et étudie, avec un appétit féroce.
Ecriture si singulière, qui explore le voisinage, le microcosme, mais atteint aussi à l’universel.
Paysanne cosmique. Avec un versant noir, très noir.
A partir de mes onze ou douze ans,
je pris l'habitude des promenades
solitaires dans la campagne,
à travers les champs, les prés et
les bois, pas très loin, mais il n'y a
pas besoin d'aller loin pour trouver
du nouveau. Insectes, fleurs, rigoles,
poussières, tout m'était bon à
observer, à rêver, à réfléchir, et
plus ou moins consciemment,
à parler intérieurement, à composer
de « belles phrases » que je n'écrivais
pas. Ce n'est pas avant 14 ou 15 ans
que je commençai à emporter,
rarement, de quoi écrire.
Extrait d'un texte de Delpastre écrit à l'occasion de la troisième fête des Troubadours, 1987
Photographie : Patrick Cazals / Les Films du Horla
Texte : Marcelle Delpastre