La participation des Etats-Unis à la Grande Guerre ne se mesure pas uniquement en hommes, matériels et munitions. Eléments essentiels d’une culture américaine valorisant fortement le don envers les défavorisés, les philanthropes sont un acteur majeur du conflit. Il s’agit d’ailleurs d’un véritable mouvement de masse, loin de se limiter aux seules grandes fortunes que sont les John D. Rockfeller, Andrew Carnegie et autres Herbert Hoover. En ce sens, il n’est sans doute pas erroné d’affirmer que dans le sillage des Doughboys, l’Oncle Sam inaugure l’ère de l’action humanitaire.
En Belgique et dans le nord de la France, autrement dit dans ces espaces occupés par l’Allemagne, les philanthropes américains viennent en aide aux populations civiles et pallient notamment aux difficultés du rationnement. Dans la péninsule armoricaine, nombreuses sont les archives qui attestent l’action américaine dans des domaines aussi divers que la lutte contre la tuberculose ou l’alcoolisme. Pour autant, l’histoire de la philanthropie américaine en Bretagne pendant la Grande Guerre reste encore à écrire…
Ajoutons d’ailleurs que l’œuvre philanthropique américaine en France – tout comme en Europe et au Moyen-Orient – est loin de s’arrêter avec le 11 novembre 1918 et perdure tout au long des années 1920. C’est en effet la crise de 1929 et la Grande dépression qui s’en suit qui met fin à l’intervention des Etats-Unis. Mais en ce qui concerne la Bretagne, il s’agit d’une histoire dont on ignore encore l’essentiel.