La plupart des pirates français exercent leurs activités dans les îles antillaises afin de rester à proximité des réseaux de recel ainsi que des principales routes de navigation. Profitant du morcellement géopolitique des Caraïbes, ils utilisent alors des « repaires » dans des îles et des rades discrètes, tout en restant proches de leurs espaces de prédation.
Les petites îles désertes ou peu peuplées, comme Carriacou et Bequia dans les Grenadines, ou Tortuga près du Venezuela, sont par exemple utilisées par les pirates pour caréner et entretenir leurs navires. La baie de Samana, au nord-est d’Hispaniola, est même utilisée comme chantier naval par certains pirates tels que Laubé. D’autres, comme Caja de Muertos près de Porto Rico, servent à se ravitailler en pêchant et en boucanant des tortues.
À proximité des routes de navigation, les îles de Mona ou de Saona au sud d’Hispaniola – ou encore de Little Inagua et des Caïcos au sud des Bahamas – sont également des sites de mouillage idéaux pour piller en toute sécurité les navires capturés, parfois pendant plusieurs jours.
Les « repaires » les plus organisés (avec des caches, des fours à pain…) se situent dans les îles où se trouvent des communautés marronnes, des tribus kalinagos, ou encore des colons établis illégalement, qui renseignent et ravitaillent les pirates en échange de leur butin. Les forbans français s’établissent surtout en Dominique, où ils sont idéalement placés, au centre des routes de navigation entre la Martinique et la Guadeloupe. Sainte-Lucie et Saint-Vincent remplissent des fonctions identiques.
Par ailleurs, des pirates français comme Deniau peuvent occasionnellement profiter de leurs bonnes relations avec les autorités espagnoles pour relâcher dans leurs ports et y receler leurs butins, notamment à Cuba, Porto Rico ou Margarita.
