Après la bataille d’Auray, des ambassadeurs royaux se rendent en Bretagne pour négocier la paix. Le but est de trouver un accord ménageant à la fois les droits de Montfort et ceux de Jeanne de Penthièvre. Les pourparlers aboutissent à la signature d’un traité à Guérande le 12 avril 1365 ratifié par le roi de France Charles V en 1366. Jean de Montfort est reconnu comme le seul duc. Les droits des vaincus sont respectés et il est prévu une amnistie générale. On met par écrit la règle de succession :
- Le duché reviendra à l’héritier mâle descendant de la lignée des Montforts.
- En l’absence d’héritier mâle, le duché reviendra au fils aîné de l’autre branche (Blois-Penthièvre).
- Sans aucun héritier mâle, la succession serait ouverte aux filles.
Jean de Montfort se rend à Paris au début de l’automne 1366 pour rendre hommage au roi. Il prête hommage lige pour les terres détenues en France mais un hommage simple pour le duché, en des termes très généraux et ambigus. Tous ses successeurs se tiendront à cette formule qui témoigne des efforts pour échapper à la souveraineté royale.
Le traité de Guérande est donc un pacte de compromis pour finir la guerre civile. L’unité du duché est préservée mais le clivage reste constitué après 1364. Il débouche en 1373 sur la reprise du conflit, l’invasion de la Bretagne par le roi de France et l’exil du duc en Angleterre. Après la tentative de confiscation du duché par Charles V (1378), Jean IV revient en Bretagne en 1379. En 1381, un second traité de Guérande est signé, sur les mêmes bases que le précédent.