Récemment, un travail pluridisciplinaire a montré que le manuscrit de Leyde (Leiden, University Library, Cod. Voss. lat. F 96 A) n’est sans doute pas d’origine bretonne, mais d’origine cornique. De plus, il ne daterait pas de la fin du VIIIe siècle, comme on le pensait jusque-là, mais plutôt de la première moitié du xe siècle (Falileyev & alii, 2005, contribution de H. McKee, 88sq). Les arguments portent sur des faits tant culturels que linguistiques. Linguistiquement les interprétations sont pourtant plus proches du breton, ce qui montre assez que le cornique et le breton, et aussi le gallois, font partie d’une seule et même langue brittonique, et ce, jusqu’à une date assez avancée. Voici quelques extraits tirés du f° 2a de ce manuscrit :
l.18 cæs scau. cæs spern. cæs guærn cf. br. mod. skav « sureau », spern « épines », gwern « aulne » & kas « chercher » (ici cæs représente *ces, cf. gallois ceisio) mot connu dans le breton du centre Bretagne (cf. Francis Favereau, Geriadur ar brezhoneg a-vremañ, Morlaix, 1992, pp. 383b-384a & Geriadur brezhoneg an Here, 2001, p. 691b).
l.19 cæs colænn. Cf. breton moderne kelenn « houx ». cæs aball cf. br. mod. aval « pomme ».