La traite atlantique nantaise s’est appuyée sur l’ensemble des activités économiques du port et plusieurs industries se développèrent dans son sillage. On pense immédiatement à la construction navale ou encore aux raffineries de sucre, mais l’une des plus impliquées demeure, sans conteste, celle de l’impression sur textile.
Le développement des indienneries nantaises, des plus considérables comme des plus modestes, accompagne celui du commerce négrier, dont il suit les fluctuations. Il est empêché lors de la première abolition de l’esclavage en 1794, dans le contexte révolutionnaire, puis sous la Restauration. Mais il demeure une opportunité irréfragable pour ces industriels, qui n’hésitent pas à proposer aux armateurs, alors que ce trafic se poursuit de manière illégale, un catalogue de motifs et de toiles assez vaste pour satisfaire leurs attentes.
Dans tous les cas, la concurrence est rude entre les manufactures, dont plusieurs ferment leurs portes à la fin du XVIIIe siècle. Nantes n’en compte plus qu’une poignée dans la première moitié du XIXe siècle, parmi lesquelles Favre Petitpierre et Compagnie, Dubey, Dubern et Compagnie, Gorgerat Frères et Compagnie ainsi que Ferdinand Favre Petitpierre et Compagnie. Cette dernière ferme ses portes en 1848. Sa concurrente directe a connu le même sort trois années plus tôt, ne résistant ni au changement du goût dans le décor et l’habillement en France et en Europe, ni à la fin de la traite atlantique. Avec elle, l’indiennage disparaît de la ville. Les filatures de coton, qui étaient apparues après 1785 pour soutenir le secteur de l’impression textile, et qui furent à l’origine de la première mécanisation industrielle dans le port, ne passent pas davantage le cap décisif de l’arrêt définitif de la traite.