Un authentique artisanat traditionnel ? Les signes distinctifs sont-ils capables de garantir l’authenticité des produits issus de l’artisanat traditionnel ?
Un nombre croissant de communautés utilise des marques ou des indications géographiques, pour protéger les produits issus de savoir-faire traditionnels, ou plus généralement liés à leur patrimoine culturel immatériel. Ces signes distinctifs sont censés informer les consommateurs de l’origine d’un produit, de ses qualités ou encore du respect de procédés traditionnels de fabrication. Ils différencient visuellement un bien authentique des imitations bon marché produites en masse. L’usage de ces signes peut être analysé comme une mesure de sauvegarde cruciale à la survie d’une activité économique traditionnelle dans un monde globalisé.
Cependant, ces dispositifs reposent sur des critères charriant des conceptions subjectives de l’authenticité, qui méritent d’être interrogées. La marque Igloo tag (étiquette de l’igloo) certifie par exemple qu’un produit artisanal, ou une œuvre, est fait à la main par un artisan ou un artiste inuit canadien. Elle comprend ainsi un critère fondé sur l’identité ethnique du producteur. Par ailleurs, lorsque ces critères codifient des savoir-faire, ils font courir le risque d'une standardisation des traditions contraire à l’évolution dynamique de la culture. Ils indiquent enfin, dans certains cas, une commercialisation excessive d'éléments patrimoniaux.
Cette conférence questionne donc les différentes conceptions de l’authenticité véhiculées par ces signes distinctifs à travers des exemples concrets.