Une microsociété zadiste

Auteur : Tudi Kernalegenn / mars 2019

Le Rosier, première maison squattée sur la zad, est ouvert le 15 août 2007. Il faut toutefois attendre août 2009 pour que l’occupation de la zad s’intensifie. Suite à la Semaine de la résistance et au Camp action climat, de nombreux nouveaux habitants commencent à occuper les maisons abandonnées, voire à construire des cabanes. L’hiver venu, ils sont déjà une soixantaine de nouveaux habitants, que l’on va commencer à appeler zadistes.

Une microsociété zadiste se met en place de manière continue et durable, occupant le territoire prévu pour l’aéroport. Celle-ci se concrétise par l’occupation de plus d’une trentaine de lieux, de la petite cabane en pleine forêt à la maison abandonnée réoccupée, en passant par de vieux camping-cars ou des hameaux de petites maisons en bois. Chaque lieu a sa particularité, son identité, sa propre vie. Ainsi, en 2013, les plus radicaux sont réputés se regrouper au Far West, strictement interdit aux journalistes. Aux Fosses noires on fait le pain deux à trois fois par semaine. Au Sabot se met en place un grand jardin maraîcher collectif. À la Sécherie naît Radio Klaxon en février 2012, sur 107.7 FM, la même fréquence que la radio autoroutière de Vinci. Deux lieux ont eu une importance particulière toutefois, La Vache Rit et La Chateigne.

Construite le 17 novembre 2012, La Chateigne est surtout dédiée à l’accueil collectif, avec sa maison-dortoir, sa salle de réunion, son atelier, sa No-Taverne et sa cuisine collective. C’est un lieu crucial de ressources et d’organisation de la ZAD. Des assemblées régulières des occupants de la ZAD s’y tiennent, avec pour objectif de permettre aux habitants de penser le commun, d’échanger sur ce qui les réunit, de dépasser les individualismes et les spécificités de chaque lieu et de chaque groupe. Elle est détruite le 17 mai 2018.

À La Vache Rit, un bâtiment agricole prêté par un agriculteur, se retrouvent régulièrement l’ensemble du mouvement d’opposition au projet d’aéroport. C’est donc un lieu privilégié d’échange entre les zadistes et les militants de l’« extérieur » (Acipa, etc.). C’est aussi un lieu de stockage et d’échange : friperie, caisses de médicaments, dons divers venant des comités de soutien, etc.

En avril-mai 2018, la ZAD est largement évacuée par la force. Nombre de zadistes décident toutefois de rester à Notre-Dame-des-Landes en légalisant progressivement leur installation, notamment sous la forme de conventions d’occupation précaire.

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Auteur : Tudi Kernalegenn, « Une microsociété zadiste », Bécédia [en ligne], ISSN 2968-2576, mis en ligne le 22/03/2019.

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Proposé par : Bretagne Culture Diversité