Un projet énergétique pour la Bretagne(br)

Introduction

Le développement notable et rapide de la production énergétique provenant des unités locales (hors Loire Atlantique) est significatif d’un changement politique profond sur ce sujet. Si la Bretagne a refusé le nucléaire, elle s’engage fortement dans le développement des énergies renouvelables à l’origine de cette recherche d’autosuffisance. Sur les 1400 GW (gigawatt) produits en 2014, 51% sont issus de l’éolien terrestre (826 GW) ce qui fait de la Bretagne la 3ème région productrice d’énergie éolienne ; 22% proviennent des barrages hydrauliques dont les principales unités sont La Rance et Guerlédan (585 GW); 9% de thermique renouvelable (incinération, méthanisation) soit 240 GW ; 6% du photovoltaïque (176 GW). Les productions résultant d’énergie fossile importée (gaz, pétrole) ne représentent plus que 12% soit 360 GW.

«Le Pacte électrique breton » de 2010

Ce changement profond résulte d’une prise de conscience de la dépendance énergétique face à une production d’énergies fossiles aléatoires (crises de 1973 et 1978, pics pétroliers des années 2000) et perturbatrices de l’équilibre de la planète (mutation climatique liée  l’effet de serre). Aussi en 2007 est décidé un 1er Plan énergie pour la Bretagne, visant à la réduire. Mais surtout est signé, le 14 Décembre 2010, le Pacte Electrique Breton entre l’Etat, la Région, RTE*, l’ADEME* et l’ANAH*. 

Ce pacte signé, signé par les grandes formations politiques, hormis les Verts et les régionalistes ce qui est révélateur des enjeux, s’est fixé 3 objectifs :

 

la maîtrise de la demande en électricité avec comme but celui de diviser par 3 la croissance de la demande (rénovation thermique des logements).

 

le déploiement massif de toutes les énergies renouvelables : avec une multiplication par 4 de la production électrique renouvelable installée d’ici 2020 (objectif de 3600 Mw). – voir tableau des objectifs – 

 

 

 

La sécurisation de l’approvisionnement : réseau renforcé, stockage de l’énergie ; centrale d’appoint à l’Ouest de la Région  (projet de centrale au gaz à Landivisiau).

 

Ce pacte envisageait à sa signature une couverture de 20 % des besoins de la région en énergie renouvelable à l’horizon 2020 soit ces 3627 MW évoqués. La réalité semble s’avérer plus complexe à mettre en œuvre et plus aléatoire, des options ayant été malmenées par les règles du marché, les retards techniques, les réactions des populations. Certaines options ont en effet été écartées depuis 2010 ; d’autres rencontrent quelques difficultés (voir tableaux).

Bilan Production /Consommation 2013 (ktep : kilo tonne équivalent pétrole
Source : Chiffres clés de l’énergie en Bretagne, édition 2015,GIP Bretagne Environnement
contact-oreges@bretagne-environnement.org

Diversifier les sources de production

Se sentant coupable de ne pas produire assez d’énergie, la région s’est précipitée peut être un peu trop vite dans cette filière, reproduisant les erreurs de productions monovalentes que EDF à imposées dans le passé (charbon, pétrole, nucléaire) et qui conduisent à des dépendances à l’égard d’une source dominante de production. Il risque d’en être de même dans l’éolien offshore, domaine sur lequel se concurrencent les grands groupes internationaux de l’énergie (pétroliers en reconversion et distributeurs). Par ailleurs la production des machines reste dépendante des conditions de vents, donc est par nature aléatoire et non prédictive.

 

D’autres formes de production par contre marquent le pas par rapport aux objectifs. C’est le cas du photovoltaïque, aux coûts de production trop élevés par rapport à un pétrole peu coûteux, de l’incinération des déchets ménagers (pollutions de l’air).

 

Par contre d’autres filières s’avèrent pleines d’espoir : méthanisation, filière Bois-énergie, hydrolien sous toutes ses formes. Mais en raison de la taille de leurs unités de production, c’est tout le principe de production énergétique qui se trouve remis en cause.

 

Notes : 

RTE : Réseau de Transport d’Electricité

ADEME : Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie

ANAH : Agence Nationale de l’Habitat