Jusqu’au début du xviiie siècle, l’équipement portuaire landernéen reste modeste. Deux petits quais en maçonnerie, datant de la reconstruction du pont en 1510, le protègent en aval, accueillant quelques navires. Les autres se contentent d’échouer sur les grèves ou le fond de la rivière. En 1693, la communauté de ville investit 1 000 livres dans une cale, « pour que les chevaux puissent plus commodément descendre dans la rivière pour l’abord des chaloupes ». Suite à la prise en main du pouvoir municipal par les négociants en 1721, un programme de grands travaux portuaires est engagé. En cinquante ans, 800 mètres de quais droits, six cales, plusieurs hectares de terre-pleins, qui manquent à Brest, dotent Landerneau d’un équipement portuaire répondant aux besoins du commerce. Les États de Bretagne versent d’importantes aides financières pour ces travaux. Landerneau est un des ports bretons les mieux aidés. Le maire Cosson peut dire en 1774 : « nos quais sont sans contredit, de tous les quais des ports marchands, les plus beaux de la Province ». Cambry confirme en 1795 : « peu de quais plus vastes, plus espacés, plus commodes que ceux de Landerneau ».
Le port de Brest étant très encombré par les approvisionnements de la Marine royale, le commerce n’y dispose que de 300 mètres de quais, quelques jours par semaine. Le port de Landerneau, au contraire, entièrement dédié au commerce, offre de grandes capacités d’accueil. Des magasins et entrepôts permettent de stocker les approvisionnements et surtout les fournitures navales dont la Marine manque cruellement au début de chaque guerre et qu’elle doit se procurer aux prix du négoce. Cette situation lui permet de développer de fructueuses spéculations.