Né à Pleubian (Côtes-d’Armor) le 4 septembre 1861, Berthou suivit une formation technique qui le fit mécanicien dans la Marine, dessinateur au Havre et sous-ingénieur dans la construction navale à Rochefort. Il s’agrégea à un cénacle littéraire rochefortais et publia ses premiers recueils (Cœur breton, 1892 ; La Lande fleurie, 1894...). Il créa au Havre un mensuel littéraire catholique, La Trêve-Dieu (1896-1897), qui reçut des contributions de qualité (Frédéric Le Guyader, Georges Rodenbach, Francis Jammes, Paul Fort, Léon Bloy...). Les exigences du labeur le menèrent ensuite à Paris. Il s’y lia à Le Fustec dont l’influence ajouta à la découverte des poèmes de François Jaffrennou pour le convaincre de se consacrer à la cause bretonne. Aux côtés de Le Fustec et Jaffrennou il contribua à la fondation du Gorsedd breton (1900), adoptant le nom bardique d’Alc’houeder Treger (« Alouette du Trégor »). Il dirigea le Ti Kaniri Breiz (« Maison du chant de Bretagne »), société de propagande régionale et linguistique par la chanson. En 1902, il publia un recueil très hostile à la France, Dre an delen hag c’horn-boud (« Par la harpe et le cor de guerre »).
Élu grand-druide en remplacement de Le Fustec (1904), il se choisit pour pseudonyme Kaledvoulc’h, nom breton d’Excalibur, l’épée d’Arthur. Il présida les assemblées du Gorsedd tout en participant étroitement aux autres aspects du mouvement breton, notamment par sa collaboration aux journaux régionalistes.
En 1917, il prit sa retraite à Pleubian mais vécut ses dernières années dans la misère, contraint de vendre son mobilier, sa bibliothèque puis sa maison. Il mourut de froid le 27 janvier 1933.