La désertification médicale est une préoccupation forte de nombreux territoires de santé ruraux confrontés au difficile remplacement des médecins qui prennent leur retraite, en Centre-Bretagne ou dans le sud de l’Ille-et-Vilaine par exemple. Beaucoup de généralistes se sont en effet installés dans les années 1970 et 80 dans des communes jusqu’alors sans médecin. Ils s’y installaient d’autant plus volontiers qu’ils avaient pu être formés sur place. Cela s’est produit dans le Finistère à la suite de la reconnaissance de la faculté de médecine à Brest en 1970.
Les raisons de la désaffection pour la médecine rurale sont connues depuis longtemps, entre autres l’isolement professionnel et une permanence des soins plus contraignante qu’en ville. Traditionnellement, l’image du médecin de campagne était celle d’un omnipraticien apprécié de sa patientèle mais au prix d’un total dévouement dans un environnement économique et social difficile. Beaucoup rechignaient à s’installer dans ces conditions : ainsi, il n’y avait pas plus de médecins en exercice dans le Centre-Ouest Bretagne en 1970 qu’en 1959.
Pour attirer les jeunes médecins, les conseils municipaux ont très tôt mis en avant les atouts de leurs communes. Les médecins eux-mêmes ont cherché à dépasser les individualismes et à s’organiser, comme par exemple au Huelgoat quand, en 1962, deux médecins décidèrent d’assurer les gardes à tour de rôle le dimanche. Depuis quelques années, ces pratiques se sont renouvelées, avec l’apparition notamment de maisons pluri-professionnelles de santé (43 pour la Région en 2013).