Né à Pluzunet, dans une famille d’instituteurs, Charles-Victor Hervé s’engage dans la Marine en 1908. Blessé au bras, il ne peut embrasser la carrière d’officier et devient avoué à Vitré. Réformé, il y passe toute la guerre. Il est nommé juge de paix à Pontrieux en 1919 puis juge d’instruction à Guingamp en 1926. C’est à ce poste qu’il se fait remarquer dans la gestion erratique d’un dossier politico-industriel. Il est placé en asile psychiatrique, il démissionne de la magistrature et écrit un pamphlet contre la Justice pour régler ses comptes avec sa hiérarchie. Il reprend un vieux dossier de coups de feu entendu par les marins à la suite d’une gabarre près du manoir de Quéméneur à Plourivo pour affirmer que Quéméneur a été tué à Plourivo. Il se sert de l’affaire Seznec comme arme de guerre contre la Justice, et entreprend une campagne médiatique extrêmement virulente. Appelé à témoigner lors d’un procès en diffamation, il ne se présente pas à l’audience. Aucun de ses arguments ne convainc la Justice de rouvrir le dossier Seznec. Il meurt en 1950.
Le juge Hervé
Auteur : Bernez Rouz / juin 2021
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Auteur : Bernez Rouz, « Le juge Hervé », Bécédia [en ligne], ISSN 2968-2576, mis en ligne le 18/06/2021.
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Auteur : Bernez Rouz
Ancien journaliste, Bernez Rouz est président du Conseil culturel de Bretagne.