Les territoires ultramarins de l'Union européenne et leur développement
L’Europe outremer
Les territoires ultramarins de l’Union européenne peuvent être définis comme des territoires qui font partie de l’Europe ou des territoires qui ne font pas partie intégrante de l’Europe mais dont les citoyens sont considérés comme des Européens.
Dans le premier cas, ces territoires sont qualifiés de régions ultrapériphériques (RUP). Comme ces territoires et leurs habitants sont, malgré leur éloignement, considérés comme européens, ils bénéficient exactement des mêmes droits et devoirs que dans les pays de l’Union. Ils sont même avantagés au niveau des aides (FEADER par exemple) en raison de leur éloignement relatif. Ils apparaissent souvent alors comme des havres de prospérité et de richesse au regard des pays voisins, ce qui explique leur attractivité et les problèmes qu’ils ont également à gérer les flots de migrants, telle Mayotte, qui est devenue une RUP le 1er janvier 2014.
Le second cas concerne vingt-six pays et territoires d’Outre-mer (PTOM) dépendant de quatre États : la France (la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie, Saint-Pierre-et-Miquelon, les Terres australes et antarctiques françaises) le Royaume-Uni (Falkland, Pitcairn ), le Danemark (le Groenland) et les Pays-Bas (Aruba, les territoires issus des anciennes Antilles néerlandaises). Le seul point commun de ces territoires est que leurs habitants disposent de la citoyenneté européenne (ils sont donc électeurs au Parlement européen). En revanche, ils ont des statuts plus singuliers liés à l’histoire et aux relations variées qu’ils entretiennent avec les États dont ils dépendent.
La plupart de ces territoires sont issus de la conquête coloniale et, en France par exemple, certains « confettis de l’empire » apportent désormais des espaces maritimes immenses. Dans l’histoire, les Bretons ont joué un grand rôle dans ce processus de conquête maritime en donnant parfois leur nom à différents territoires (les îles Kerguelen par exemple). Puisque la Bretagne dispose du premier pôle européen de recherche concernant la mer (notamment à Brest), différentes stratégies commencent aussi à être déployées pour valoriser ces territoires.
Docteur en géographie il est professeur à l'Université de Rennes 2 et à l'Institut d'études politiques de Rennes. Spécialiste de l'aménagement du territoire et du développement régional, ses travaux de recherche portent plus particulièrement sur les transports et la Bretagne. Il est l'auteur d'une dizaine d'ouvrages et de nombreux articles sur ces questions. Il préside également l'association Bretagne prospective-Breizh diawel.