Connaître et reconnaître les plantes
Les plantes médicinales sont récoltées dans les chemins, les haies ou les prairies. Néanmoins, la majorité de ces végétaux se trouve autour de la maison d’habitation, dans un espace familier où les plantes sont facilement reconnaissables. Des plantes plus rares sont même cultivées dans le jardin.
La transmission des savoirs s’effectue de bouche à oreille. La tradition orale se réfère souvent aux sensations ressenties par les utilisateurs de ces plantes. La forme, la couleur, l’odeur sont des critères incontournables qui aident à la description de la plante et sa fonction médicinale. Mais l’écrit a aussi son rôle à jouer dans la reconnaissance des plantes et la diffusion de cette culture.
Des remèdes pour des maladies
La confection d’un remède nécessite cueillette, conservation des plantes et fabrication d’une préparation. La cueillette se réfère aux saisons (le pissenlit est récolté au printemps) et à des repères précis du calendrier (la Saint-Jean ou la Fête-Dieu pour le sureau).
La plupart des plantes sont séchées pour servir au moment où la maladie s’exprime. D’autres sont conservées en macération dans l’alcool (pétales de fleurs de lys) ou dans de l’huile végétale (fleurs de millepertuis).
L’application du remède est adaptée à la maladie à soigner. Les tisanes, remède le plus fréquent, sont bues (lierre terrestre) ou déversées sur le mal (sureau sur la peau, bleuet en lotion dans les yeux). Les pommades sont préférées pour soigner les affections visibles du corps (peau, hématome, mammite). Une partie de la plante peut aussi être directement déposée sur la lésion (ombilic sur une plaie, suc de chélidoine sur les verrues). Les cataplasmes étaient courants autrefois pour soigner les affections digestives ou respiratoires chez les hommes et les animaux. Les inhalations (thym, romarin, sureau) sont actuellement préférées pour les maladies respiratoires.
Remèdes magiques de Bretagne
Les pratiques médicinales comprennent également des remèdes que la science a plus de difficulté à justifier. Ils sont diffusés par tout un chacun ou par des spécialistes de certaines maladies tels que les guérisseurs. Le symbole des chiffres ou des formes (comme la croix) est prédominant dans ce mode de thérapeutique secrète, qui peut s’accompagner d’oraisons à réciter ou d’astres à observer (lever du soleil, pleine lune).
Plus couramment, des plantes sont portées sur soi pour guérir ou se préserver de maladies : un marron d’Inde dans une poche prévient des hémorroïdes ou des rhumatismes, un collier d’ail ou d’absinthe chasse les vers. La maladie est parfois transférée sur un végétal qui, en se décomposant, va permettre la guérison.
Plus présents dans le domaine vétérinaire, des bouquets sont suspendus dans les étables pour soigner des maladies de peau transmissibles (comme les dartres). Cependant, des bouquets peuvent aussi être confectionnés pour soigner les maladies de peau des hommes. Ils seront alors glissés sous l’oreiller.
L’utilisation des plantes dans les pratiques médicinales reste en perpétuelle évolution. Elle est en interaction avec les mentalités populaires qui, aujourd’hui, se réapproprient les savoirs anciens de la campagne tout en intégrant de nouvelles préparations disponibles sur le marché comme les huiles essentielles.