La conception et la construction de la charge explosive est l’œuvre du lieutenant N. Tibbits, en étroite collaboration avec le Gallois W. Pritchard des Royal Engineers et de S. Beattie commandant du navire. Après étude, il est décidé d’enfermer 24 grenades sous-marines de 180 kg chacune dans une gangue de béton et d’acier installée au-dessus de la soute à combustible. Le type de détonateur, des fusibles retardateurs Acétone-Cellulose, intégrés et indépendants, est testé régulièrement pour assurer l’explosion 8 heures et demi après la mise à feu.
Au matin du 28 mars 1942, les Allemands semblent incrédules devant ce vieux destroyer qui a éperonné la porte de la forme Joubert. Les Allemands remarquent bien que le navire a été sabordé mais cela ne leur met pas la puce à l’oreille. Action pourtant volontaire des Britanniques pour éviter toute tentative de retirer le navire. Les Allemands, qui ont pris avec dédain cet abordage, n’ont pas saisi les formidables capacités britanniques d'imagination…
À 11h30, alors que la commission d'enquête allemande est à bord, une énorme déflagration secoue la ville. Le destroyer vient d'exploser, avec 2 heures de retard sur la programmation des charges, tuant plus d'une centaine d'Allemands dont nombre d'officiers. La puissance du flot provoquée par l'explosion projette le Campbeltown jusqu'à la moitié du bassin. Les dégâts sont considérables. Le Tirpitz peut dire adieu à son refuge breton.