Né en 1916 dans une famille quimpéroise – son père est voyageur de commerce –, Joseph Halléguen fait ses études au petit séminaire de Pont-Croix puis à l’université grégorienne de Rome. Travaillant au Levant, il est détaché auprès du commandement britannique à Jérusalem (Palestine) en 1940. Le 24 juin 1940, il s’engage dans la France libre, où il anime pendant dix mois des émissions de radio en direction du Levant, le Liban et la Syrie sous la tutelle de Vichy. Il rejoint l’Angleterre en février 1942 où il est formé comme navigateur, combattant dans le groupe Lorraine des Forces aériennes françaises libres (FAFL).
Commerçant en cuirs et peaux à Quimper, Joseph Halléguen est l’un des fondateurs du Rassemblement du peuple français (RPF), nommé le 29 avril 1947 secrétaire départemental provisoire puis délégué départemental. Il est contesté en 1949 par une partie des militants du Finistère Nord. Aux élections municipales d’octobre 1947, il conduit la liste RPF (10 élus, 36 % des voix) qui devance celle du MRP sortant. Avec l’appui du MRP, il devient maire de Quimper contre les élus de gauche, puis conseiller général en 1951. En 1950, appuyant René Pleven et Joseph Martray, Joseph Halléguen est l’un des fondateurs du CELIB, le Comité d’études et de liaison des intérêts bretons.
En 3e position sur la liste du RPF, Joseph Halléguen est élu député du Finistère (trois sièges sur dix, 27,8 % des voix) lors des élections législatives de juin 1951. Le 6 mars 1952, contre l’injonction du général de Gaulle, 27 députés du RPF sur 121, dont trois Bretons, votent l’investiture comme président du Conseil d’Antoine Pinay, le leader de la droite. Les gaullistes finistériens sont favorables à une conciliation avec les dissidents dont l’exclusion est proposée le 22 mai. Joseph Halléguen signe alors la lettre de 41 députés RPF qui se disent prêts à rejoindre la majorité gouvernementale. Après le conseil élargi de Saint-Maur (juillet 1952), il fait partie des 26 députés qui rompent avec le RPF et créent le nouveau groupe parlementaire des Indépendants d’action républicaine et sociale (IARS), ouvrant la voie à la crise puis à la disparition du Rassemblement. Aux élections municipales de 1953, Halléguen conduit une liste dissidente mais il n’est pas réélu maire. Il meurt brutalement le 31 janvier 1955.
