Les colonies de vacances

Auteur : François de Beaulieu / avril 2018

Nées en Suisse dans le monde protestant en 1876, les colonies de vacances ont rapidement conquis le monde catholique puis les milieux laïques. Juste avant 1914, il y avait déjà 100 000 enfants qui partaient en vacances collectives, et 420 000 l’année où furent instaurés les congés payés. Le scoutisme offrait un cadre très semblable et avait fait son apparition à Nantes en 1909.

Pendant longtemps, tout se passa dans la joyeuse improvisation d’un bénévolat aussi motivé que démuni. Priorité était donnée à l’alimentation, à l’hygiène, au repos, à l’effort collectif. Progressivement, l’encadrement se professionnalisa, les normes administratives et de sécurité apparurent mais ne freinèrent pas la dynamique. Châteaux et hôtels furent recyclés par des collectivités, des comités d’entreprise, de grandes associations ; quelques communes s’en firent presque une spécialité, telle Plougasnou dans le Finistère (mais les colonies sont interdites dans des stations touristiques qui veulent garder un certain standing comme Morgat ou Sables-d’Or-les-Pins). À partir des années 1970, beaucoup ont périclité, dans certains cas parce que l’entretien des bâtiments souvent vétustes devenait trop lourd pour un usage trop limité dans le temps et dans d’autres parce que ce type de séjour était délaissé par les familles.

Les rituels, petits ou grands, qui balisaient la durée du séjour marquaient d’autant plus la mémoire qu’ils étaient répétés année après année. La veillée, qui rompait avec tout ce qu’on avait pu vivre à la ville, restait d’autant plus magique que les chansons reprises en chœur faisaient ressentir, en même temps que celle bien réelle du feu de bois, la chaleur symbolique mais pas moins puissante du collectif.

CITER CET ARTICLE

Auteur : François de Beaulieu, « Les colonies de vacances », Bécédia [en ligne], ISSN 2968-2576, mis en ligne le 17/04/2018.

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Proposé par : Bretagne Culture Diversité