Les Johnnies dans les régions celtiques de la Grande-Bretagne

Auteur : Léa Leboissetier / août 2022

Dans certaines régions, comme en Écosse, au pays de Galles ou en Cornouailles, les Johnnies ne sont pas décrits, dans la presse ou par la population, comme des étrangers, mais comme des « cousins celtes ». Si les articles de journaux anglais insistent sur l’anglais approximatif des Johnnies, les témoignages venant des régions celtiques de la Grande-Bretagne, affirment comme une évidence (et malgré les différences existant entre les deux langues, qui ne permettent pas l’intercompréhension) que Bretons et Gallois se comprennent sans problème. En 1930, le Western Daily Press de Bristol explique par exemple qu’il est de notoriété commune que le vendeur d’oignons breton se fait comprendre de ses clients gallois. Cette idée se retrouve également dans les interviews d’anciens Johnnies. François Gallou, Johnny de 1936 à 1939 au pays de Galles, interrogé en 1986 par B. Cabon et J.R Le Quéau, raconte avoir entendu parler breton à Neath, alors qu’une vieille dame remarquait avoir entendu huit heures sonner (« Eizh eur dro d’an Aberdoue »). L’idée d’une proximité entre ces populations traverse la période. Dans une nouvelle d’Alun Lewis, écrite dans les années 1940, un Breton corrige un personnage qui le décrit comme un Français : « Pas tout-à-fait, mon vieux […] Je suis breton, plus gallois que français ». Dans les régions celtiques de la Grande-Bretagne, c’est donc la familiarité des Johnnies, plutôt que leur exotisme, qui est mise en avant pour célébrer leur activité.

CITER CET ARTICLE

Auteur : Léa Leboissetier, « Les Johnnies dans les régions celtiques de la Grande-Bretagne », Bécédia [en ligne], ISSN 2968-2576, mis en ligne le 17/08/2022.

Permalien: https://bcd.bzh/becedia/fr/les-johnnies-dans-les-regions-celtiques-de-la-grande-bretagne

MENEZ Jean-Pierre, Johnnies du pays de Roscoff : hier & aujourd’hui, Skol Vreizh, 1986.

 

Proposé par : Bretagne Culture Diversité