Dans l’imaginaire et la mythologie de la chaussure fougeraise, un homme incarne le dynamisme et l’esprit d’entreprise des origines : Hyacinthe Cordier (1825-1894). Véritable héros digne d’un roman balzacien, il représente le modèle du self-made-man qui part à 12 ans pour Paris, sans fortune, y devient monteur en joyaux, puis en 1848 s’embarque pour l’Amérique. On ne connaît rien sur cette période qui reste fort mystérieuse, ce qui contribuera par la suite à nourrir sa légende. Il y fait fortune et revient en France vingt ans après, en 1868.
À Fougères, avec ses neveux, les Chantepie, il fonde la première fabrique mécanisée sous forme de Société Anonyme. En 1878, il l’équipe de la force motrice à la vapeur, ce qui lui permet de mécaniser rapidement la fabrication en introduisant les machines à tous les postes de travail. Fleuron industriel de « la place de Fougères », l’usine oriente sa production vers la chaussure de série « élégante et solide » qui fera le renom de Fougères.
En 1890, après l’incendie de son usine, Cordier la reconstruit sur des plans inspirés des fabriques étrangères les plus modernes. Il laissera l’image de l’initiateur de l’industrie de la chaussure à Fougères.