Jean de Beaumanoir

Auteur : Frédéric Morvan / décembre 2016

Jean de Beaumanoir appartient à une noblesse riche et influente, mais somme toute récente. Apparus vers la fin du XIIIe siècle, les seigneurs de Beaumanoir (au sud de Dinan, dans la vallée de la Rance) acquièrent par mariage et grâce à l’appui des ducs de Bretagne la terre de Merdrignac (avec l’énorme forêt de La Hardouinaye). Au début du XIVe siècle, ils sont considérés par le roi de France parmi les plus riches seigneurs bretons. La mère de Jean est une Dinan-Montafilant, cousine de la duchesse de Bretagne Jeanne de Penthièvre. Son oncle maternel est le plus proche conseiller de la duchesse et son oncle paternel est maréchal de Bretagne jusqu’à sa mort à la bataille de La Roche-Derrien en 1347.

Fait prisonnier lors de cette bataille, notre héros devient à sa libération maréchal de Bretagne, chef de l’armée de Jeanne. En 1350, il parvient à convaincre le chef montfortiste du Nantais de se rallier à Jeanne, permettant une offensive vers le sud de la Bretagne alors aux mains des Anglais.

Il se rend à Josselin et choisit ses propres hommes pour aller combattre à la Mie-Voie, dont beaucoup sont ses cousins, les Tinténiac, Goyon, Rochefort, Raguenel. Il combat en août 1352 lors du désastre de Mauron. En novembre, il part en Angleterre pour négocier la rançon de Charles de Blois.

En 1356, veuf de Tiphaine de Thouars, apparentée à la famille ducale, il épouse Marguerite, fille du vicomte de Rohan. Il reçoit de Jeanne de Penthièvre la seigneurie de Moncontour pour remplacer celle de Pontcallec occupée par les Anglais. En 1357, gouverneur de Rennes, il défend la ville assiégée par les Anglais. On le retrouve au siège de Bécherel, en juillet 1363.

Avant la bataille d’Auray, il fait son testament, « considérant l’aventure et le péril des présentes guerres », et demande d’être inhumé dans la chapelle familiale de l’abbaye de Léhon. Lors de la bataille, il abat d’un coup de hache Gautier Huet, capitaine anglais. Il y est fait prisonnier, mais est libéré car Jeanne de Penthièvre le désigne pour négocier la paix. C’est donc lui qui signe en avril 1365 le premier traité de Guérande. Il meurt peu de temps après. Lui succède comme chef des blésistes son cousin Bertrand Du Guesclin. Sa veuve se remarie avec Olivier de Clisson.

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Auteur : Frédéric Morvan , « Jean de Beaumanoir », Bécédia [en ligne], ISSN 2968-2576, mis en ligne le 5/12/2016.

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