Lutter contre la tuberculose est une priorité au début du XXe siècle : les cinq départements bretons sont ceux où l’on meurt le plus de cette cause au début des années 1930, avec des taux supérieurs d’au moins 50 % à la moyenne nationale.
Ce combat nécessite des lits d’hôpitaux et des structures spécialisées. Les premiers sanatoriums pour tuberculose osseuse voient le jour sur le littoral (Pen Bron, Roscoff) avant 1914. D’autres ouvriront ultérieurement, pour les tuberculoses pulmonaires (Plémet). Des préventoriums sont également créés pour « les enfants de santé délicate » (La Bouëxière, Plumelec). L’enjeu se situe également en amont : il faut repérer et suivre précocement les populations à risque. Pilote en ce domaine, le Finistère totalise, dès 1928, 30 dispensaires et 12 consultations volantes, dans lesquels interviennent 48 infirmières-visiteuses qui assurent le suivi de 9 500 familles ; en 1930, le service sera animé par 5 médecins spécialistes et disposera d’un « camion-radiophoto » pour le dépistage.
Surtout, il faut éduquer la population en lui faisant adopter des comportements propres à la prémunir de la contagion. L’école sera le relais privilégié de cette éducation, au moyen par exemple de l’enseignement ménager dispensé aux filles ou en mobilisant les écoliers lors des campagnes de vente du timbre antituberculeux. Les messages sont explicites : ne plus dormir dans un lit clos, refuser de boire dans le même verre que son voisin et se rappeler que « cracher par terre est sale et dangereux », comme le martèle le Dr Lagriffe dans un Manuel d’hygiène à l’usage des écoles primaires publié à Quimper en 1923.