La ville de Nantes pendant la terreur

Auteur : Anne Rolland-Boulestrau / novembre 2016

Corinne Gomez-Le Chevanton a bien mis en évidence comment Nantes, une ville de 80 000 habitants, s’est comportée durant la Révolution française. Au moment de la mission Carrier, la ville s’est terrée dans le silence, entre peur et indifférence devant le sort tragique réservé aux insurgés vendéens. Quelques habitants se sont plaints des cadavres qui flottaient au gré des courants jusqu’à l’estuaire de Saint-Nazaire et des mesures ont été prises pour éviter des plaintes trop nombreuses. D’autres, témoins des noyades, se taisent jusqu’au moment où les langues peuvent se délier, lors des grands procès de la fin de l’année 1794. Ils montrent tous leur impuissance à intercéder en faveur des victimes et définissent, à leur manière, ce qu’était la Terreur en province durant cet hiver 1793-1794.

En réalité, la ville continue de vivre presque comme si de rien n’était. Le théâtre donne régulièrement des représentations. La population ne manque pas de pain. La ville vit correctement, malgré la guerre civile à ses portes. Après Thermidor et après le procès Carrier, les Nantais cherchent à tout prix à faire oublier la place particulière de leur ville dans la répression de la Vendée militaire. C’est d’ailleurs la politique généralement subie par tout le pays. L’heure est à la reconstruction et à l’amnésie.

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Auteur : Anne Rolland-Boulestrau, « La ville de Nantes pendant la terreur », Bécédia [en ligne], ISSN 2968-2576, mis en ligne le 15/11/2016.

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Proposé par : Bretagne Culture Diversité