Le garde-manger de la nature

Auteur : Daniel Giraudon / décembre 2016

Si les enfants d’aujourd’hui voulaient prendre modèle sur ceux qui les ont précédés, ils trouveraient encore dans la nature une belle corbeille de fruits à portée de main. On pense tout de suite à ceux des arbres, dont on donne ici, l’un après l’autre, les noms en breton et en gallo : les mûres, mouar, moules, les châtaignes, kistin, châtangne, les faines, kilvij, fangnes, les noisettes, kraoù-kelvez, nouzilles. Et aussi les nèfles, mesper, mêsles.

Viennent ensuite les fruits des plantes et les tiges des herbes. C’est d’abord l’élégante ombellifère à feuilles de carotte qui cache une petite noisette à son pied, la noix de terre, kraoùenn-douar, jeanne-rotte. Puis ce sont des herbes plus ou moins acides sous la dent : l’oseille sauvage, trinchon-gad, trinchon-logod, trinchon, ou encore la surelle oxalis, bara-koukoug, pain de coucou.

Les fleurs sont également sur la liste des mets buissonniers de l’enfance : les primevères, bokejoù an hañv, les osties du printemps, et encore le chèvrefeuille, gwezvoud, brout de bique, lierre de chèvre, dont la floraison odoriférante, est appelée en breton bronnoù koukoug, seins de coucou, parce qu’elle contient une sorte de jus sucré, laezh-gavr, lait de chèvre, le miel végétal des Anglais, honey-suckle.

Enfin, les anciennes générations se souviennent encore qu’au moment de la moisson, en mâchonnant longuement les grains de blé d’un épi ou deux, on obtenait un délicieux chewing-gum fourni gracieusement, comme le reste, par une nature généreuse.

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Auteur : Daniel Giraudon, « Le garde-manger de la nature », Bécédia [en ligne], ISSN 2968-2576, mis en ligne le 7/12/2016.

Permalien: http://bcd.bzh/becedia/fr/le-garde-manger-de-la-nature

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